Bécassine (8)
Datte: 04/12/2017,
Catégories:
Hétéro
... tonton Henri passait-il beaucoup de temps à la maison avant son déménagement dans le nord ? — Oui, il venait souvent aider ta mère quand je bossais, pour s’occuper du gazon par exemple ou labourer le terrain. Pourquoi ? — Non, pour rien. « Merde ! La théorie de Bécassine se révèle probable. Aurait-elle été plus clairvoyante que moi sur ce coup ? Cela voudrait dire que ma vie serait un mensonge. Mon père n’est pas mon père. J’ai du mal à accepter l’idée. Non, attends ! Peu importe ! Mon père est l’homme qui m’a élevé et qui a toujours été là pour moi, un point c’est tout ! » Malgré tout, cette idée me dérange et je vide encore quelques verres. La viande cuit. Nous passons à table. Bécassine se précipite à mes côtés. — J’adore ta mère ; elle est cool et drôle. — Je suis sûr qu’elle t’adore aussi. Le repas commence, les plats et les bouteilles circulent, les vannes et les souvenirs de famille fusent de partout. C’est un joyeux brouhaha. Je n’ai jamais été fan des repas de famille, mais je me surprends à chaque fois à m’amuser une fois que je suis plongé dans l’ambiance, même si, pour le coup, on ne peut pas dire que celle-ci soit très amusante puisque mes parents viennent d’évoquer le dernier fait-divers sordide à avoir remué la région : cette histoire du mec qui a été séquestré dans une ferme abandonnée du coin. Bécassine a retrouvé son air maussade qu’elle avait pendant le trajet. J’essaye de la chatouiller pour lui redonner le sourire mais essuie un échec. — Qu’est-ce qu’il ...
... y a ? m’inquiété-je. C’est cette histoire qui t’a remuée ? — Non, rien… Où sont les toilettes ? — Dans la salle de bain, indiqué-je. Tu prends le couloir, et c’est la première porte à droite. Elle nous abandonne et disparaît à l’intérieur alors que la fête continue sans elle. Nous retournons vers des sujets plus gais et trinquons à présent en l’honneur d’un de mes cousins qui a obtenu son diplôme de médecine. Nous trinquons ensuite pour fêter l’anniversaire de ma mère. Nous trinquons une dernière fois en l’honneur de ma nouvelle petite amie et parce que "jamais deux sans trois". Toutes les occasions sont bonnes pour boire un coup, dans cette famille ; Bécassine y aurait parfaitement sa place, me plais-je à songer. Mais non, ça n’arrivera pas. Elle pense encore que je suis gay et joue les lesbiennes avec une folle castratrice. — Bah, dis donc, ça fait longtemps qu’elle est partie, ta rouquine ! me lance bruyamment un oncle éméché. Qu’est-ce qu’elle fait ? Elle est tombée dans le trou ? — Je ne sais pas, je vais voir. C’est vrai que ça fait un moment. Elle n’a pas l’habitude de rester si longtemps aux toilettes. Ce n’est probablement rien, mais avec son attitude précédente, je commence à m’inquiéter. Je rentre donc à l’intérieur et la trouve appuyée contre le mur du couloir. Elle semble inquiète. Je m’avance vers elle d’un pas chancelant ; je devrais peut-être ralentir un peu l’alcool. — Alors, qu’est-ce qu’il t’arrive ? — Je suis une sainte, comprends-je, légèrement ivre. — ...