1. 44.2 Jérém. Stéphane. Thibault. Variations sur un même thème.


    Datte: 05/12/2017, Catégories: Entre-nous, Les hommes,

    ... beaucoup de colère… alors, quelle attitude adopter ? L’ignorer, en me disant tout simplement que cette soirée n’est qu’un mauvais moment à passer, que de toute façon nos vies vont nous éloigner et qu’à l’avenir il n’y aura plus de raisons de nous croiser ? Oui, l’ignorer, sage stratégie, stratégie de défense… mais que faire en revanche, si je suis la cible d’une attaque délibérée… si je reçois un de ses regards charmeurs en pleine figure ? Et s’il vient me causer ? J’appréhende vraiment la soirée de samedi… j’ai une boule au ventre et, bien que mort de fatigue, je décide d’aller marcher pour me détendre… je sors de chez moi et là surprise… Le vent d’autan s’est à nouveau levé… il souffle de façon insistante et il semble augmenter d’intensité de minute en minute… et ça, ce n’est pas fait pour me rassurer… je n’aime pas ça… je suis inquiet… quand le vent d’autan souffle aussi fort, j’ai toujours l’impression qu’il veut m’annoncer quelque chose, mais je n’arrive pas à savoir quoi évidemment… oui, quelque chose va se passer, mais quoi, ça je ne le saurai que plus tard, bien plus tard dans la semaine… Je marche sans but, jonglant dans la foret épaisse de mes pensées, me laissant probablement entraîner par mon (in)conscient… je suis trop fatigué, je n’arrive plus à maîtriser mes émotions, encore moins que d’habitude, ce qui n’est pas peu dire… je remonte ma ville de rue en rue, je remonte ma vie, de souvenir en souvenir… sans trop savoir comment et pourquoi, je me retrouve dans ...
    ... le quartier de la Halle aux Grains… Stéphane me manque, et lorsque j’aperçois l’entrée de son immeuble, me voilà à nouveau à deux doigts d’aller sonner à sa porte… j’ai besoin de le voir… il n’y a que lui qui saurait m’offrir le câlin qu’il me faut à cet instant pour me remonter le moral, pour me retrouver… j’approche du seuil, je ralentis mon pas, je jette un œil rapide dans le hall inanimé et sombre… je m’arrête… j’hésite en regardant son nom sur l’une des sonnette… ce n’est que l’espace d’un instant, je repars, je n’ai pas le courage de le faire… je me dis que de toute façon à cette heure là il doit être au taf… Alors je trace… je parcours les petite rues, et je me retrouve à St Aubin… ça sent le danger, j’approche du feu… rue de la Colombette n’est qu’à quelques pas, l’entrée d’un autre immeuble bien connu est si proche… je suis tiraillé entre le désir de tourner au large et celui de m’engouffrer dans le Chemin de Traverse… c’est con, c’est irrationnel mais j’ai envie de passer devant cette porte que j’ai tant de fois franchie la respiration coupée, le cœur hors de la poitrine… le danger me guette… et si je le croise ? Le temps que je me pose toutes ces question auxquelles je ne sais pas répondre, mes jambes m’ont amené toutes seules devant sa tanière… je panique, je leur ordonne de m’amener vite loin de là, elles m’obéissent… hélas, ma tête n’en fait qu’à sa tête, mon cou se relève, mes yeux accrochent cette terrasse bien connue… le cœur bondit de ma poitrine… je crois ...
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