1. La secte du plaisir


    Datte: 10/12/2017, Catégories: ff, 69, init, policier,

    ... épiée. Même la nuit il lui est impossible de s’échapper pour tenter de retrouver sa sœur, l’hacienda étant constamment surveillée et gardée. Même sa chambre ressemble davantage à une cellule, dépourvue d’issue, sans fenêtre. Alors il lui faut faire preuve de patience, elle n’avait pas d’autre choix que d’attendre le moment propice et s’enfuir à la première occasion avec Lucie. La possibilité que celle-ci ne veuille pas la suivre n’était même pas envisageable. Dépitée, elle se fait violence pour se déshabiller, décidée à prendre une douche. Contrairement à la plupart des disciples qui avaient droit à des tuniques ou robes safran, elle devait se contenter de ses affaires qu’elle avait emportées dans sa valise, sans doute pour la démarquer des autres, comme une mauvaise élève que l’on veut désigner. Mais c’était là son dernier souci ; elle tirait même une certaine fierté à ne pas faire comme les autres, à sortir du moule. Des ressources insoupçonnées dont elle ne prenait conscience que dans le danger et l’aventure, ce qui jusqu’ici avait été impossible, de par sa vie banale, triste et routinière. Elle ressent même une certaine excitation à se débrouiller comme une vraie héroïne de film d’espionnage, réussissant à mentir, à protéger sa couverture, à s’infiltrer ainsi sans le moindre entraînement. Oui, elle se sent vivante et intrépide, audacieuse, une exaltation qui la sort de sa vie si ordinaire. Et en espérant que tous ses efforts soient récompensés et s’achèvent sur un ...
    ... dénouement heureux. Elle est en petite culotte lorsque la porte derrière elle s’ouvre brusquement. Avec un petit cri effrayé, elle se protège aussitôt la poitrine en faisant un petit bond de côté. Puis son visage tendu s’illumine soudain d’une joie immense en reconnaissant la personne qui vient d’entrer. C’est Lucie qui, avec précaution, referme en douceur la porte derrière elle. Puis les deux femmes, en pleurant de joie, se jettent dans les bras l’une de l’autre, s’étreignant avec ardeur, s’embrassant, riant et pleurant à la fois. C’est un moment de joie indicible, un sentiment d’euphorie, de soulagement, de complicité retrouvée. Lucie essuie ses larmes et s’éclaircit la voix avant de demander impatiemment : — Rachel, mais qu’est-ce que tu fais ici ? T’es folle ou quoi ? Rachel lui adresse un sourire hardi, plein de confiance. — C’est pour toi que je suis ici, ma chérie, pour te sortir de cet enfer ! Elle l’observe avec appréhension, attendant qu’elle réagisse, la remercie, approuve sa décision et sa témérité à venir la secourir. Mais rien ne vient. Lucie se dégage avec froideur et l’observe à son tour, avec beaucoup moins de tendresse. — Ah ? Et tu crois quoi ? Que je vais te suivre comme un gentil toutou bien sage que l’on remet dans sa niche ? Déboussolée, Rachel s’agite nerveusement. — Non, non, bien sûr que non… Mais je pense pouvoir te raisonner et te faire comprendre que ta place n’est pas ici, dans cette… cette secte bizarre. Ta place est parmi les tiens, ta famille, tous ...
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