L'invité du jour : Revebebe
Datte: 18/12/2017,
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revebebe,
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Il faut l’expliquer au lecteur : Revebebe, à l’origine, c’est une personne. Même si aujourd’hui pas mal de volontaires participent à la vie du site (et en premier lieu les correcteurs, on ne leur dira jamais assez « merci »), le site Revebebe reste la responsabilité d’une seule personne. Sa dernière intervention sur la politique du site datait de 2003 (Interview). Poussée (un peu) par Pattie et Gufti, j’ai frappé à la porte de son bureau et nous avons trouvé un coin sur le site pour discuter tranquillement. Padoum - L’aventure Rêvebébé… (Tiens, oui, avec ou sans accent ?) Revebebe - Pour moi, c’est sans accent. Padoum - Donc, Revebebe commence en 1999. À ce moment-là, le web n’est pas encore dans la vie de tous les jours, mais on en parle de plus en plus. Vous êtes donc dans les pionniers du net. Comment ça a débuté, exactement ? Revebebe - En 1999, le web existe déjà depuis pas mal de temps, peut-être pas encore pour monsieur tout le monde (quoique ?), mais en tout cas pour bon nombre d’internautes accros qui y sévissent depuis longtemps. Ce sont parfois les mêmes qui craquaient les logiciels (beaucoup trop chers) du temps de l’Apple II, les mêmes qui s’échangeaient les codes de gratuité des sites payants du minitel, les mêmes aussi qui, plus tard, seront à l’origine du développement de Linux et des open-sources. Avant d’être, comme toutes choses dans ce monde, récupéré par la manne commerciale, Internet c’est avant tout une certaine idée de la libération dans les ...
... échanges et une certaine conception de la communication. On peut certes en critiquer les travers, et tout particulièrement le pillage abusif qui trop souvent y sévit, mais les aspects positifs restent, selon moi, prédominants. Libérer l’érotisme n’est pas une mince affaire car, s’il y a un domaine gangrené par les rapports marchands, c’est bien celui-là, où tout est prétexte à se faire de l’argent (même les photos ou vidéos amateurs sont désormais sujets à commercialisation). À l’époque (en 99), rares sont les sites qui distillent des histoires érotiques gratuites, en tout cas en français ; car en anglais, le concept existe déjà : il y a le fabuleux « asstr », riche de plusieurs milliers de récits, et aussi pas mal d’autres sites, bien évidemment. Mais c’est vrai qu’en langue française, ils ne font pas légion, il y a quand même « Sophiexxx » plus quelques adresses canadiennes dont j’ai provisoirement oublié le nom. Mais ces précurseurs ne sont pas exempts d’imperfections. D’une part, ils n’excluent pas les bannières publicitaires, d’autre part ils ne font, en règle générale, aucune sélection sur les textes, tant du point de vue de la qualité des récits (on y trouve le pire comme le meilleur, et très souvent le pire, un peu à l’image de ce que l’on voit aujourd’hui par exemple sur des forums commedoctissimo où l’on trouve allègrement mélangés récits et commentaires), que du point de vue de leur nature (à l’instar d’asstr qui, par choix et par militantisme libertaire, ne fait aucun ...