1. L'appétit d'une lectrice (1)


    Datte: 30/12/2017, Catégories: Hétéro

    Je reçois souvent, via mon éditeur, des lettres d’admiratrices. Il faut dire qu’après trois best-sellers, à trente-cinq ans, j’arrive enfin à vivre de mon art. Je suis devenu, grâce à mes livres et aux médias, ce qu’on appelle, un personnage public. Ce jour-là, alors que je m’apprêtais à donner une interview pour un célèbre magazine, et que je terminais à toute allure un café crème dans mon bistrot préféré, un jeune homme, casqué, fit irruption dans le bar et me demanda si j’étais bien monsieur X. Je répondis par l’affirmative. Comme je m’apprêtais à devoir signer un énième autographe, je plongeai dans ma sacoche d’ordinateur pour extirper un stylo. Le temps que je relève la tête, le jeune homme avait pris son envol. Je le vis qui enfourchait un scooter et disparaître dans la jungle urbaine. Je me demandais à quoi tout ceci rimait, quand je remarquai une enveloppe posée sur la table… La lettre contenait une photo. Un très beau corps de femme, en porte-jarretelles allongé sur un lit, la tête floutée, dans une pose suggestive avec au dos, un simple mot : Si vous voulez en savoir plus, écrivez-moi…, suivi d’une adresse mail. Toute la journée j’ai beaucoup hésité. J’étais tiraillé entre l’envie furieuse d’aller plus loin et l’intuition que le plaisir à prendre serait aussi profond que les pièges à éviter. Ce soir-là, alors que ma femme était couchée, j’optai pour une petite prise de risque. J’imaginai un premier pas sans conséquence. J’envoyai donc un simple « Qui êtes-vous ? » ...
    ... avant de me remettre au travail. Je pensais que la réponse arriverait le lendemain et que j’allais pouvoir me concentrer sur un article, que je devais écrire de toute urgence. Trente minutes plus tard, alors que j’avais réussi à chasser cette maudite photo de ma tête, je reçus un mail qui me disait : Je suis aussi une voix, d’ailleurs, si vous voulez continuer, allez vous rassasier au restaurant Jean de la Fontaine. Un paquet vous attend… d’autres plaisirs suivront… Bonne nuit, bel écrivain. Le mail était accompagné d’une pièce jointe. Je l’ouvris. C’était une bande sonore. D’abord, je n’entendis rien, puis peu à peu, je distinguais une respiration, des bruits de succion, le souffle se fit de plus en plus net, jusqu’à se transformer en effluves de souffle. C’était si joli à entendre que mes mains enserrèrent mon sexe, j’étais tendu à l’extrême. Il y avait de la poésie, de la mélodie et le diable en personnes dans ces rires, ces râles et cette intimité. On discernait clairement, des doigts, qui surnageaient dans un plaisir brut. Mon inconnue coulait littéralement et joyeusement, ne cachant rien de son plaisir, et je me branlais à son rythme jusqu’à ce cri. Un cri du cœur et d’abandon… Je travaillai alors une bonne partie de la nuit et j’alternais de temps en temps avec une petite pause musicale… Le lendemain, surexcité, après avoir pris une douche pour me laver de mes péchés nocturnes, j’allai prendre mon petit déjeuner dans l’établissement qu’elle m’avait indiqué. Je demandais ...
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