1. 55.2 Des grains de sable et des pas de crabe (version HDS).


    Datte: 01/01/2018, Catégories: Entre-nous, Les hommes,

    ... fois chacune une histoire, tout en étant les chapitres d’une magnifique saga, « La vie de Jérémie Tommasi ». Je vais inlassablement de photo en photo, cherchant à percer le mystère de son regard ténébreux, de déceler ce qui se cache derrière cette petite pointe de tristesse qui est omniprésente dans son regard, même dans son sourire le plus lumineux. Je finis par ranger les photos dans un tiroir de ma table de nuit ; j’éteins la lumière et je me glisse sous les draps. Au gré de mes mouvements, je sens une fois de plus les mailles de sa chaînette rouler sur ma peau. Un frisson géant parcourt ma colonne vertébrale : j’ai l’impression de sentir son corps contre le mien, ses mains dans mes cheveux, ses lèvres sur les miennes, sa langue sur ma peau ses doigts sur mes tétons, sa queue en moi. Je bande à en avoir mal. Et je pleure à en avoir mal. Je n’arrive pas à trouver le sommeil. Je n’ai même pas envie de me branler. Vers 1 heure du mat, je craque et je lui envoie un nouveau sms : « Hey, tu viens chercher ta chaînette ? ». Le sms envoyé, je me sens apaisé. Je m’endors peu de temps après, certain, une fois encore, que le lendemain matin j’aurai sa réponse. Jeudi 09 août 2001 Ce matin, je ne suis pas bien. Je n’ai pas trop mal dormi, pourtant je n’ai pas envie de me lever. La journée commence mal : il n’y a toujours aucun sms sur mon portable. Je n’ai pas envie d’affronter une nouvelle journée sans Jérém, une nouvelle journée à me poser des questions, à attendre, à me sentir ...
    ... impuissant à faire avancer les choses. Il fait très beau et très chaud. Je me demande avec quelle tenue le bogoss pourrait débarquer, si seulement l’envie lui en prenait. A pouvoir choisir, j’adorerais le retrouver en débardeur blanc et casquette à l’envers ; j’ai envie de lui ; sa présence me manque ; sa puissance sexuelle me manque ; 72 heures qu’il me manque. La matinée s’écoule morose, l’après-midi est une succession d’espoirs sans cesse déçus. 17h25… il ne viendra plus. Je sors et je me mets à marcher. Je marche, je marche, je marche. J’ai envie de bouger pour me changer les idées. J’ai envie d’aller voir mon Jérém, mais je crains sa réaction, son hostilité qui trancherait brutalement avec l’accueil si chaleureux de dimanche dernier. Dimanche dernier, il y a tout juste 4 jours ; pourtant, ces bons moments me semblent si lointains, j’ai l’impression qu’ils appartiennent presque à une autre vie. Je me demande si je ne les ai pas juste rêvés. J’ai beau m’imposer des détours, tenter l’évitement : mes jambes finissent toujours par me diriger là où le cœur les amène. Je n’ai pas marché une demi-heure que je me retrouve dans la rue de Metz en direction d’Esquirol. Les dés sont lancés, autant y aller franco : je vais me pointer à la brasserie, et m’installer en terrasse pour prendre un verre. Au fond, j’ai droit. Je m’attends, je me prépare à me faire fulminer du regard : pourvu juste qu’il ne m’ignore pas, et que ce soit bien lui qui vient me servir. Je sens sa chaînette se dérober ...
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