49.1 Une nuit avec Thibault.
Datte: 04/01/2018,
Catégories:
Entre-nous,
Les hommes,
... à l’heure en arrivant… je sens que sa petite bonne humeur est fragile et qu’à l’instant où je vais arrêter de déconner, il va à nouveau être submergé par ses soucis, pas sa blessure… j’ai encore envie de le voir sourire… j’enchaine les mots et les souvenirs… Qu’est-ce qu’il est beau son sourire… et qu’est-ce qu’il est beau son torse musclé qui vibre sous les éclats de rire… j’enchaine, je ne veux pas que son sourire s’éteigne… Il va fumer en terrasse… je ne fume pas d’habitude, mais j’en partage une avec lui, juste pour être avec lui… Deux heures trente… on parle rugby et ça illumine son regard… il est vraiment fait pour ça, né pour ça… c’est toute sa vie… c’est ce qui l’a aidé à grandir et à s’affirmer… sans le rugby, Jéjé ne serait pas Jéjé… et je ne parle pas que de sa musculature… Je le laisse parler jusqu’à ce qu’il parte à la salle de bain… il est trois heures passées… j’entends le jet dans la cuvette, la chasse… et je le vois revenir une brosse à dents dans la bouche et une autre dans la main, qu’il me tend… C’est sa façon à lui de me dire qu’il a envie que je reste… qu’il a encore envie de parler ou juste qu’il n’a pas envie de rester seul… J’hésite… je repense à ce qui s’est passé la dernière fois… me réveiller avec Jéjé dans mes bras… quelle angoisse… mais quel bonheur de sentir son corps contre le mien… quelle galère de me dégager de lui sans qu’il se réveille et qu’il s’en rende compte… et si ça se reproduisait ? Je pense aussi à toutes les fois qu’il a du ...
... coucher avec Nico dans ce même lit… c’est idiot… mais ça me fait quelque chose… Alors… me retrouver sous la couette, dans le noir, avec mon pote Jéjé… c’est tentant, angoissant et frustrant à la fois… J’hésite, mais je sais qu’au final je vais prendre sur moi… il ne comprendrait pas que je refuse… et puis il a peut-être besoin de parler encore un peu… d’être rassuré… je ne me trompe pas… je le connais par cœur… « Dimanche dernier j’étais vraiment pas au point, je suis désolé… » fait Jéjé dans le noir, en remontant un peu la couette sur nous. « Ne t’excuse pas, ça peut arriver » je le rassure. « J’ai eu du mal à dormir la nuit d’avant… » continue Jéjé. « Pourtant vous n’êtes pas rentrés tard, toi et Nico… » bonne accroche, Thib, maintenant il faut soigner l’enchainement « … tiens… je l’ai croisé lundi soir… il était inquiet pour ta blessure… ». « Ce ne sont pas ses oignons… » je l’entends répondre sèchement. Avancer en douceur sans prêter attention à l’emportement soudain décelé dans ses mots. Le poisson est ferré mais il est encore loin du panier… « Ce gars est super gentil… »… « Il m’emmerde… » s’énerve Jéjé. Avancer prudemment, le poisson s’agite, éviter de casser la ligne. « J’avais l’impression que vous vous entendiez bien… c’est un pote maintenant, non ? ». « Vite fait… » lance Jéjé sur un ton agacé. La ligne va casser… vite se reprendre… rigoler, dédramatiser… « Tu passes presque plus de temps avec lui qu’avec moi… ». « Il me colle parce que personne ne veut de lui… » fait ...