1. Gufti Shank


    Datte: 06/01/2018, Catégories: f, cérébral, nonéro, humour,

    Le soir, quand tout est calme, je me glisse entre les draps, je m’enroule dans ma couette, je ferme les yeux, je retiens un peu ma respiration… Et je pense à Gufti Shank. Gufti Shank… Son nom roule dans ma tête, chatouille mes hémisphères, semble se perdre dans les circonvolutions. Les neurones vibrent, bruissent, frissonnent. Elles se chamaillent un instant, se disputant le privilège d’accueillir le visiteur. Il passe de cellules en cellules, surpris de l’agitation concupiscente provoquée par son arrivée. Guuuuuuuuuftiiiiiiiii Shaaaaaaaaank… Le nom s’étire en passant lentement dans les fentes synaptiques, se déforme, se reforme, s’éparpille et se rassemble. Il forme un long fil soyeux qui se mêle s’emmêle s’entremêle lascivement dans tout mon esprit. Goufeuhti Shankeuh… Une extrémité de ce fil se pose délicatement dans ma gorge, caresse mon palais, s’attarde, se laisse goûter. Mes lèvres frémissent, ma langue vient lui faire fête, se prend dans le creux du G, se pince une papille par mégarde dans l’ouverture du u et part à l’ascension du f.. Elle se darde, mutine, dans les deux boucles, regrettant de n’être pas bifide. Elle s’enroule énergiquement autour de la barre du t, n’en finit plus de tourner autour, comme une équilibriste, se faisant tout à tour légère et pressante. Puis avisant le i, le trouve mieux à son goût, cabriole vers lui, engloutit le point et se laisse glisser tout au long jusqu’en bas, puis se retire, comme une vague, et recommence, inlassable, ...
    ... tatillonne, à la recherche d’un recoin où elle ne s’est pas encore hasardée. Gufti se laisse faire, effleuré, titillé, aspiré. Shank ne supporte plus cette inactivité. La langue n’en a que pour Gufti. Il part bouder, descend le long du conduit auditif, provoque un long tressaillement en frôlant le lobe Le voilà suspendu à ma boucle d’oreille. Il s’arrête un instant et, se balançant le plus loin possible, téméraire, se lance à l’assaut d’un téton. Hélas, le choc le disloque. Le S se pose un peu au-dessus de la dune visée, glisse, s’enroule, serre un peu pour ne pas chuter. Le mamelon se dresse, devient plus dur et le S peut raffermir sa prise, suspendu par un crochet. Le h, projeté de l’autre côté, dégringole sans fin le long du sein, et ne doit son salut qu’à sa présence d’esprit. Il lance sa boucle qui, comme un lasso, encercle l’autre téton. Celui-ci, sous le choc, se dresse, affolé. Le h se rétablit et se met à califourchon pour dompter sa monture récalcitrante. Le a dévale la pente, sans pouvoir se cramponner. Il a pris de la vitesse. Impossible de freiner. Le voilà qui déboule à pleine allure sur le ventre qui lui semble un trampoline. Tel un skieur, il voltige et virevolte, ses yeux cherchent un endroit pour se poser, il prie pour ne pas se perdre dans la forêt vierge qu’il aperçoit au loin. Et c’est l’atterrissage, en catastrophe, dans le nombril. Il reste là, tapi, espérant qu’aucune bête sauvage et affamée rôde dans la jungle entraperçue. Le n est tombé sur sa bosse, au creux ...
«12»