L'incandescence des sens
Datte: 06/07/2017,
Catégories:
fh,
hplusag,
amour,
pénétratio,
humour,
... me tends… ooO00oo Lundi 12 septembre, dans l’après-midi. Voir. C’est l’heure. Je laisse là mon travail de finition. Ce sera pour ce soir ou demain. Direction la Petite École. J’aime y arriver bien avant la sortie des enfants. Je peux alors m’asseoir dans le petit parc sur un banc encore libre. De là, j’observe parents et grands-parents qui viennent chercher leur mioche. Moi, c’est Léa que j’attends. Quel bonheur de pouvoir m’occuper de ma petite-fille avant que mon fils et ma belle-fille ne reviennent du boulot. À quatre ans, pas d’hésitation, on préfère rester avec son papy plutôt qu’à la garderie ! Il reste dix minutes avant la sonnerie. Il fait beau. Mon banc est libre. Je les vois arriver, les grands-mères, imbues du rôle primordial qu’elles se sont attribué. Elles papotent souvent entre elles. Les grands-pères, plus isolés, certains découvrant enfin ce que c’est que de communiquer avec un petit. Et puis il y a quelques pères, la plupart tripotant leur mobile, ou téléphonant en se donnant un air important. Et enfin, il y a les jeunes mères. C’est sur elles que mon regard reste le plus souvent accroché. Je les décortique, tentant de deviner qui elles sont. Je leur donne un petit nom. Il y a l’angoissée qui-se-ronge-les-ongles-en-espérant-que-son-chéri-ne-se-soit-pas-fait-de-bobo. Il y a la pétasse qui-défile-comme-un-mannequin-qu’elle-rêvait-d’être. Arrive l’exténuée qui-pousse-un-landau-où-braillent-des-jumeaux-de-six-mois. Et voici la spitante ...
... qui-bouge-tout-le-temps-en-chantonnant. Je l’aime bien la spitante. J’ai souvent les yeux braqués sur elle, avec mes pensées qui dansent en même temps qu’elle. Elle me regarde, me fait un petit signe de la tête. Enfin, je crois. Je sens un autre regard sur moi. C’est celui de la cérébrale qui-sourit-toujours-de-voir-ce-qu’elle-voit. Finalement, elle est comme moi. Elle observe. Elle se fait une idée, sans doute souvent fausse, de ce que sont les gens. Sonnerie. Voilà Léa qui sort et se rue vers moi en sautant à cloche-pied. — Bonjour papy. Tu peux aussi marcher comme moi ? Un bisou sur le haut du crâne, et nous voilà partis, à cloche-pied bien sûr. Mais pourquoi donc serais-je pris pour un fou si je marchais comme cela dans la rue, sans ma petite Léa à côté de moi ? ooO00oo Mardi 13 septembre, dans l’après-midi. Toucher. Léa sort de l’école en chantonnant. Il fait beau, il fait chaud. Profitons-en. — Cela te dirait d’aller à la plaine de jeux ?— Oh ouiiii. Je voudrais faire de la balançoire. Sans m’attendre, elle se précipite vers la seule balançoire encore libre. À côté, un petit copain de classe se balance déjà. — Regarde comme je vais haut, s’exclame-t-il alors que Léa vient juste de se lancer. Elle a l’air de pouvoir se débrouiller. Je la laisse faire et cherche à m’installer quelque part. Là-bas, je vois un banc. Une bonne moitié est occupée par une grand-mère au gabarit imposant. Il reste un peu de place entre la grand-mère et une mère assise à l’autre extrémité. Oh, mais c’est ma cérébrale. Elle ...