1. Forêt d'automne


    Datte: 12/01/2018, Catégories: ff, ffh, forêt, Oral poésie, nostalgie, merveilleu,

    ... pieds. Il a pu à distance les deux filles épier. Il joue avec sa flûte un petit air charmant, Paix et joie de vivre en quelques notes exprimant. Car il est le dieu Pan qui est vivant encore, Malgré les médisants qui le prétendent mort. Il se cache souvent ; quelquefois cependant Il lui prend la lubie de montrer qu’il entend Être toujours présent dans ce monde rationnel Et que son désir cru reste opérationnel. Les animaux sauvages à lui habitués S’approchent, apprivoisés : il n’a jamais tué Personne mais il fait peur car il est pur désir Il est l’homme aux pulsions qui parfois peuvent saisir. Il entre dans les rêves et vient troubler la vierge Ignorante du mâle et lui montre sa verge. Stupéfaite elle s’éveille ; en elle se révèle La libido enfouie, sensualité nouvelle. Il aborde les deux très avenantes filles Dont l’absence d’habits puissamment l’émoustille. Il craint d’effaroucher et se fait fort galant Bien que de l’enthousiasme un vit soit révélant. — Bienvenue, mesdemoiselles aux grâces sans pareilles Voulez-vous boire un peu de ce vin de ma treille ? Il est doux et sucré : vous vous sentirez bien : Il vous stimulera dans vos amours lesbiens. Quel plaisir d’accueillir en mon bois deux donzelles ! Vous êtes bien jolies, aimables demoiselles Qu’il est bon d’admirer dans le simple appareil : Très peu de créatures ont des charmes pareils. Je me présente : Pan, dieu déchu par les hommes Trois lettres seulement, c’est ainsi qu’on me nomme Dieu lune et dieu des pâtres, voyez ...
    ... mes attributs : Ces deux cornes une flûte et des mollets herbus. Regardez ces moineaux s’accouplant sur les branches, Ce petit coin de terre où poussent des pervenches. Je suis la force vive qui de la mort vainqueur Renaît en tout printemps et refleurit les cœurs. Admirez ce soleil qui rase l’horizon, Tandis que la forêt fait son effeuillaison, Le ciel se remplissant d’hirondelles en partance : Ces miracles ont toujours reçu mon assistance. Les belles jouvencelles lui faisaient de l’effet. Il leur dit : j’apprécie tant et plus les bienfaits Des appas féminins ; je suis un vieux satyre Que la saveur des filles depuis toujours attire. Voyez, je suis le rut et la force érotique, Qui déverse la vie dans un souffle mystique. Malgré l’âge avancé jamais je ne débande. Unissez-vous à moi, simplement je demande. Non, ne me craignez pas, évitez la panique : Peur voulue d’une église qui me croit satanique. Certes je ne suis pas le dieu des vieux bigots, Mais des jeunesses en fleur, des amours illégaux. Si vous fuyez, jamais je vous rattraperai. Je sens sur mes jarrets velus le couperet Des ans : dans ma jeunesse j’ai coursé bien des belles Que j’ai initiées à ma vigueur sexuelle. Daphnis mon éromène adoré est parti, Ainsi qu’Écho la nymphe : ils sont tous convertis Au triste et cartésien monde technologique ; Il ne reste plus rien de mes pouvoirs magiques. La blanche Séléné(3) que douze hommes ont foulée De leurs pieds balourds pour de gloire se soûler S’est enfuie loin de moi malgré le ...