1. 54.3 Opération Petitcon Acasquette


    Datte: 01/02/2018, Catégories: Entre-nous, Les hommes,

    ... sans se braquer ; il faut trouver la brèche, comme une aiguille dans une botte de foin, pour ne pas trop chatouiller la bête ; et c’est un exercice d’autant plus difficile lorsqu’on est amoureux et qu’on sait qu’un mot de trop pourrait nous faire perdre l’être aimé. « Je ne sais pas vraiment Jérém… » je finis par me lancer « un peu de considération déjà… je ne suis pas un pantin qu’on prend et qu’on jette quand on en a envie… c’est trop dur de ne jamais savoir quand je vais te revoir, ou même si je vais te revoir… c’est dur de supporter tes colères… tu y as été fort l’autre soir… j’ai cru que t’allais me frapper… ». « Tu dis n’importe quoi… ». « Je te jure, tu m’as fait peur… ». « Je n’étais pas bien… ». « Peut-être… mais je ne suis pas ton punching-ball… ». « Ok, ok, désolé… ». « Je crois que je mérite un minimum de respect, même quand tu n’es pas bien… ». « Ça va, n’en fais pas des tonnes non plus… ». « T’as compris ? » je fais exprès de reprendre ses mots de la dernière fois. « Ouiiiiiiiiiiiiiiiiii !!! » fait-il en montant la voix sur un ton qui se fait de plus en plus agacé. « Merci ! ». Le silence s’installe à nouveau. Je me dis que, puisque le train est lancé, autant continuer jusqu’au au terminus. « Dans un mois, je vais partir à Bordeaux pour mes études… ». « Je sais… ». « … je ne sais pas si tu vas rester sur Toulouse ou si tu vas partir… ». « Je n’en sais rien non plus, mais j’aimerais bien prendre l’air, j’en ai de plus en plus envie… ». « Je ne veux pas te ...
    ... perdre… enfin… je veux dire… je ne veux pas te perdre de vue, Jérém… ». « Je te l’ai déjà dit, tu vas m’oublier quand tu seras à Bordeaux… tu vas rencontrer d’autres mecs, des mecs comme toi… ». « T’oublier ? Je ne pourrai jamais t’oublier… tu comptes beaucoup trop pour moi, et tu le sais… tu es le seul mec qui m’a rendu dingue au premier regard… tu es le premier mec avec qui j’ai couché et de loin celui qui m’a le plus fait vibrer… ». « Je t’ai bien secoué… ». « Bien sûr que tu m’as bien secoué… mais je ne te parle pas de ça… ». « Je suis sûr que t’as encore envie de me sucer… ». « Non, pas maintenant… ». « Tant pis, je vais y aller alors… ». Il se dégage alors de mon étreinte et il commence à se rhabiller, en silence. Boxer, t-shirt, short et baskets viennent à la fois cacher et mettre en valeur sa plastique de fou. Tout se passe très vite ; dans ma tête ça se bouscule et je n’arrive pas à trouver les mots pour aller plus loin ; mon train lancé à si belle allure a raté sa destination à cause d’un sabotage d’aiguillage signé Jérémie Tommasi. Je crève d’envie de lui crier « Je t’aime Jérém, je t’aime comme un fou ! », mais je n’y arrive pas. Nous descendons l’escalier. Son déo me met KO. Il a raison, j’ai encore envie de lui. Nous sommes dans l’entrée. Je ne peux pas le laisser partir comme ça… j’ai encore son goût de mec dans la bouche et ça renvoie un petit arrière-goût de « reviens-y ». « Jérém… ». Le bogoss se retourne, me regarde, me comprends. Il sait que j’ai envie de lui, ...
«12...91011...»