1. Être prise sans surprise


    Datte: 16/02/2018, Catégories: humour,

    — Et c’est pile à ce moment-là qu’elle est entrée, ta mère ?— Presque. Une chance que ma chambre soit au premier et que les marches de notre escalier grincent. Du moins avec elle et sa centaine de kilos.— N’empêche qu’elle a la pêche et qu’elle marche vite.— Ah ça, on n’a eu que quelques secondes devant nous ! À peine !— Et qu’est-ce qu’elle t’a dit ?— Elle m’a demandé si j’avais fait un cauchemar ; je lui ai dit que oui. Elle s’est aussi demandé pourquoi je dormais toute nue, moi qui ne l’avais jamais fait, et aussi pourquoi la fenêtre était entrouverte et ma nuisette à terre.— Aïe ! Ça se transformait en interrogatoire. Il a eu le temps de se barrer par la fenêtre ?— Tu rigoles ? Il se serait tué ! C’est surtout qu’une fois entré par la fenêtre, on était si pressé qu’on n’a pas pris le temps de la refermer. Puis les bruits de la route, c’était pas mal pour couvrir les autres sons.— Sauf que ça n’a pas suffi puisqu’elle t’a entendu gémir et qu’elle est montée. Il était sous le lit ?— Dans le placard.— Dans les vaudevilles, l’amant est toujours soit sous le lit, soit dans le placard.— Sous le lit, c’était trop évident. D’ailleurs…— Ne me dis pas qu’elle a regardé !— En fait, il est arrivé qu’un chat sauvage s’introduise dans la maison quand on avait laissé ouvert. Ça lui a servi de prétexte.— Pas si bête que ça, la maman.— Pas intelligente au point d’avoir vérifié ailleurs.— Tu l’as dit : il lui fallait un prétexte. Elle n’allait pas prétendre qu’un chat avait ouvert la ...
    ... porte du placard pour s’y cacher. J’y pense… Il n’y a qu’un seul placard dans ta chambre, et il est hyper petit. Quant à Michael, il est super grand.— Et de partout : il a eu un mal fou à caler sa bite. Pour un peu, elle lui aurait échappé des mains, ça aurait ouvert la porte ! Ne ris pas : ça a beau avoir l’air drôle, si c’était arrivé, alors là, grosse cata en perspective.— Vous aviez pris des risques ?— Euh… effectivement. En plus de ça, on s’était pas protégés, et sa verge dégoulinait de ma mouille. Ça a fait des taches dans le placard et dans les draps ; j’aurais dû être plus prévoyante. De son départ au petit matin, j’ai passé deux heures à nettoyer. Je pensais que ça ne partirait jamais !— Ça n’en valait pas la peine ?— Je me demande…— Pour ma part, ça fait bien longtemps que j’ai habitué ma mère à garder parfois la fenêtre ouverte et à dormir toute nue, surtout les nuits où je reste seule… quitte à m’enrhumer. J’y ai pensé très longtemps à l’avance, dès ma préadolescence. Je me suis dis « Bon, je n’ai pas encore l’âge de baiser, mais je baiserai un jour. Et ce jour-là, j’aimerais bien qu’un petit copain vienne me rejoindre certaines nuits ; alors il faut prévoir le coup. » À quatorze ans, mes parents étaient déjà plus du tout surpris que je dorme nue. Et dès mes quinze ans je les ai habitués à m’entendre crier, de temps en temps, en disant après que j’avais fait un cauchemar. Ça a complètement brouillé les pistes : il n’y a plus jamais moyen qu’ils sachent quand c’est du ...
«1234»