Décalage horaire - Histoires de Sexe

Décalage horaire

... On a une heure pour attraper le prochain hypersonique pour Tokyo.— Mais… Pour quoi faire ?— Si Aoki connaît les réponses, il est hors de question que je n’aille pas le voir. Quand je saurai la vérité, peut-être que je parviendrai à accepter ton monde.— Mais c’est le tien, aussi !— Non, c’est le tien. Le mien n’était peut-être pas terrible, mais les femmes n’étaient pas traitées comme des animaux. Je veux savoir comment vous en êtes arrivés là.— Et mon collier ?— Je m’en fous, de ce truc. Une fois à la maison, je te le retire. Il est hors de question que tu voyages dans la soute.— Mais c’est interdit ! Tu ne te rends pas compte de ce que tu risques ?— Je te l’ai dit : je m’en tape ! Et il est hors de question que j’y aille seul. --oooOooo-- Paris-Tokyo, deux heures et demie. Cet engin était un vieux clou qui n’avançait pas… Par contre, le Japon a été le premier à mettre en service un métro antigravité ; autant dire que là, ça pulse. La maison d’Aoki est une superbe reproduction d’une ancienne bâtisse avec un toit en pagode. Lorsque les aliens les ont frappés, ils venaient tout juste de se remettre du tremblement de terre qui avait bien failli engloutir les trois quarts de l’archipel. — Mes respects, mon capitaine. Il sourit. — Appelle-moi Eichi, si tu veux bien ; la guerre est finie… Tu n’étais pas censé être avec une Poupée ?— Si. Je vous présente Maud : c’est elle.— Tu… tu lui as retiré le collier ?— Oui. Il aurait fallu trois plombes pour lui trouver une place dans la ...

... soute, et votre appel m’a intrigué.— Ça ne m’étonne pas de toi. Maintenant, fais gaffe : ils sont pointilleux, là-dessus. C’est à moi de sourire. — Je sais. Mais comme me l’a dit un vieil ami il y a peu, si les aliens n’ont pas réussi à avoir ma peau, qui le pourra ?— Tu as raison. Bon, cela dit, faisons vite ; j’aimerais bien être certain que les flics ne vont pas rappliquer d’un moment à l’autre. Que veux-tu savoir ? J’avoue que pendant tout le vol, j’ai mentalement préparé une tapée de questions. Mais là, face à lui, je suis tellement impressionné que je ne sais plus par quoi commencer. Devant mon trouble, et certainement bien consciente de l’urgence, c’est Maud qui intervient. — Dites-nous, capitaine : si les femmes en ont tellement fait pour vous, comment se fait-il que nous en sommes arrivées à accepter le sort qui est désormais le nôtre ?— Parce que certaines d’entre elles aiment ça, Maud, répond-t-il avec un clin d’œil amusé. Je suis au courant de tes exploits… Elle en rougit jusqu’aux oreilles. — Non, plus sérieusement : bêtement. À la fin de la guerre, je vous rappelle qu’il ne restait plus qu’une centaine de millions d’hommes pour plus d’un milliard de femmes. Il fallait absolument repeupler la planète.— Ah ? Et alors ?— Il a été décidé d’un commun accord que toutes les femmes qui auraient plus de dix-huit ans à la date du sept avril porteraient un collier et que, pendant trois mois, elles devraient s’offrir à tous ceux qui les demanderaient. Le but était qu’elles ...