Une parenthèse
Datte: 28/04/2018,
Catégories:
fh,
hplusag,
extracon,
Collègues / Travail
Voyeur / Exhib / Nudisme
Oral
aliments,
nostalgie,
Après le départ de Patrick, je suis restée un long moment comme entre deux mondes. J’avais l’impression que ce n’était qu’un rêve et que je n’avais rien fait de mal. C’était tellement plus facile d’accepter cette version, que j’arrivais presque à y croire. C’est tellement facile de se mentir à soi-même, comment résister à cette facilité offerte par notre esprit ? Mon compagnon est rentré à l’heure habituelle, montrant sa tête des jours de boulot, à savoir, une mine grincheuse. Il a déposé ses sacs et est venu me rejoindre en prononçant toujours cette même phrase : « Bonjour Madame » et il se penche vers moi pour me faire un bisou sur les lèvres. Tout ça est tellement routinier, comme un scénario maintes et maintes fois répété. D’un geste machinal, je lui renvoie son baiser, sans même y faire attention, sans y accorder du sens. Je pensais que si un jour je trompais mon conjoint, que ça se verrait comme le nez au milieu du visage, qu’il y aurait une lumière rouge clignotant sur mon front, que je ne saurais plus le regarder en face. En réalité non, rien de tout ça, même pas un sentiment de culpabilité, je n’en revenais pas. Trop tôt peut-être… Je remarque que je l’appelle compagnon, conjoint et que je ne l’ai toujours pas appelé par son prénom, comme si ce simple nom allait lui rendre trop de présence, comme si instinctivement je voulais le laisser dans l’ombre, pas trop concret, pas trop palpable. Plus tard peut-être… Ce soir-là, mon compagnon et moi, nous sommes encore ...
... disputés. Difficile de me remémorer les raisons, il y en avait tellement et toutes aussi ridicules les unes que les autres, mais les conflits quotidiens avaient le don de m’agacer profondément. On était l’un contre l’autre plutôt que de lutter ensemble pour organiser notre mariage. Tout ça pour vous dire que le soir en allant coucher, en jouant une fois de plus à l’auberge des culs retournés, je me suis dit que j’avais bien eu raison de prendre un peu de bon temps avec quelqu’un d’autre, qu’il avait bien mérité cette trahison. Je me disais que s’il m’avait apporté ce dont j’avais besoin, que je n’aurais pas eu besoin d’aller le chercher ailleurs. Tellement facile de rejeter les fautes sur l’autre afin de se déculpabiliser… Le lendemain, Patrick me téléphona entre deux réunions. Sa voix se faisait hésitante, il ne savait pas comment me prendre. La veille, il avait trouvé pourtant… Lui-même ne savait trop quoi penser. Il avait sans doute besoin d’être rassuré. Après les banalités d’usage, on en est arrivé au vif du sujet. — Hier, on a rouvert une parenthèse… Tu regrettes ? me demande-t-il.— Non.— Il faut peut-être mieux la refermer tout de suite, tu ne crois pas ?— Sûrement, oui.— Je n’aurais pas dû t’appeler, c’était trop tôt…— Non, non… Je ne sais pas quoi te dire. Je ne sais pas comment les choses vont tourner… Je ne sais pas ce qui va se passer… Je ne veux même pas y penser.— Laly ! On ne va pas se prendre la tête, hein ? On ne l’a jamais fait…— Tu as raison. On verra bien.— ...