1. Quand le réel nourrit le fanstame


    Datte: 28/04/2018, Catégories: fh, campagne, train, cérébral, Oral

    Il est 6 h 30, le vent souffle ce matin et il ne fait pas chaud. Je gare ma voiture sur le parking, il n’est pas encore arrivé. Sa voiture n’est pas là. En général, le matin, je suis toujours là avant lui. Je jette un dernier coup d’œil dans mon rétro, j’ai une tête à faire peur ce matin… J’ai du mal à me réveiller ces temps-ci, mais savoir qu’il sera là m’aide à me lever. Je sors, verrouille les portes et me dirige vers la gare. Malgré l’heure matinale, il y a déjà pas mal de monde qui attend sur le quai. Je valide ma carte et me dirige vers le banc du fond. S’il veut me trouver, il sait où me chercher. Je m’installe, allume une clope et ouvre le dernier livre que je suis en train de lire sur mon téléphone, je remercie celui qui a inventé les livres numériques, plus besoin de porter des tonnes de papier… Je fais style de ne pas le voir arriver, mais même plongée dans ma lecture, je le vois approcher. Je le sens arriver et je souris toute seule… Il s’approche, me touche le pied du bout du sien, je lève le visage vers lui et il m’embrasse. Enfin, il frôle mes lèvres, un petit baiser innocent qui s’est transformé d’une simple bise en smack avec beaucoup de patience et de temps. Mais aujourd’hui, j’ai envie de jouer un peu, j’en veux plus. Je lui rends son smack, mais lui en refais un second tout en glissant ma main dans son cou, je ne veux pas qu’il m’échappe. Je lui murmure de m’embrasser, repose mes lèvres sur les siennes, il ne bouge pas, j’entrouvre mes lèvres et fais ...
    ... doucement glisser ma langue sur les siennes tout en essayant de lui faire ouvrir les lèvres. Je le sens mal à l’aise, je relâche mon étreinte, lui souris avec un regard désolé et m’éloigne vers le bord du bâtiment. Je ne veux pas qu’il me voit pleurer, je n’arriverai pas à retenir mes larmes après ce cuisant échec… Moi qui ne prends jamais d’initiative, celle-là m’aura calmée pour un moment, je pense… S’il veut obtenir quelque chose de moi, il n’aura qu’à se servir, mais je ne ferai plus rien… Il est 6 h 50, le train ne va pas tarder, j’ai froid et je ne suis plus très à l’aise, je sors mon téléphone et branche mes écouteurs. Au moment où j’allais me les mettre dans les oreilles, je l’entends qui me dit : — Sandrine, attends… Il s’approche de moi, me pousse contre le mur et m’embrasse violemment, il mord ma lèvre inférieure, nos dents s’entrechoquent, ma respiration se fait de plus en plus haletante, sa langue joue et s’emmêle à la mienne… Je soupire de bien-être, enfin, il me tient… Je ne veux pas que ça s’arrête. Je tiens sa nuque d’une main, maintenant son visage contre le mien, mon autre main posée sur son torse, coincée entre nous deux… «Le train à destination de Toulouse va entrer voie 1 » est la phrase qui m’a fait revenir sur terre. J’en avais presque oublié qu’on était sur le quai de la gare… Je sens ses lèvres m’abandonner et un grand vide me traverse. Il est déjà parti se remettre en place sur le quai. Le train est là, mais je ne sais plus quoi faire. Au moment où il ...
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