1. Chapitre 1. Ingrid : une rencontre du 3ème type.


    Datte: 30/04/2018, Catégories: fh, inconnu, voyage, amour, volupté, cérébral, revede, Voyeur / Exhib / Nudisme humour, ecriv_c,

    ... Moi aussi j’ai mes envies… mes pulsions… je ne suis pas une poupée Barbie, sans sexe… J’ai une vie privée… je peux pas t’expliquer… si tu savais… Elle halète, tant elle est énervée, et poursuit : — La première fois aussi qu’il m’arrive un coup pareil… tu n’es pas comme les autres non plus… Les autres sont des habitués, pas de surprise, pas d’états d’âme… je les balade, ils le savent… je leur vends du rêve… Mais toi… on t’a expliqué quand même… encore une fois, je suis désolée, je ne veux pas te faire du mal… je culpabilise comme une folle… tu mérites mieux… et j’arrive avec mes gros sabots… Elle est essoufflée… sa voix n’est plus la même… J’ai du mal à me remettre, moi aussi. Il faut bien maintenant cesser cette mascarade faite de « jeux » et de « scénarios »… — Merci de ta franchise, lui dis-je, la voix cassée, c’est de ma faute, après tout j’aurais dû m’en douter… Patrick m’avait prévenu… Allez, Ingrid, au revoir, je t’embrasse… Dans un souffle où je devine peut-être un sanglot, elle murmure : — Pardon, Jean-Pierre… je t’embrasse aussi… très fort… adieu… J’ai la tête comme un chaudron… Je me maudis, je maudis Patrick pour cette « plaisanterie », ce « cadeau », je hais à ce moment la Terre entière et tout l’Univers. Je me jette sur le lit, épuisé, cassé. Quelques minutes pendant lesquelles je fixe le plafond, y cherchant l’oubli, un ailleurs. « Ce n’est pas possible… » me dis-je, « je suis tombé amoureux de cette fille… surtout de cette fille… me voilà bien… vite l’oublier… ...
    ... » À nouveau le téléphone me ramène à la réalité. Je roule lourdement sur le lit et décroche machinalement. Sûrement Patrick qui s’étonne de ne pas me voir au restaurant… Mais c’est Ingrid, encore… Pas le temps de réfléchir que j’entends sa vois susurrer : — Écoute… le baiser sur ta main, hier soir… ce n’était pas Ingrid… et le quart d’heure de tendresse au restaurant, non plus… Et elle raccroche. Je me redresse comme un ressort, le cœur à 180. Quoi ? Qu’est-ce que ça veut dire ? C’est vrai !… Elle m’a bien dit hier soir « de la part de Laure… » Mais bon… elle s’est expliquée là-dessus, son rôle de composition… mais cet appel, maintenant… est-ce que par hasard… il y aurait… Ou alors, en vraie « pro » elle ne veut pas être battue, cherche à avoir le dernier mot, en me vendant du rêve comme elle dit… un rêve ultime, un amour virtuel. Soudain, je deviens euphorique. « Quelle belle garce ! » Mais à quoi jouons-nous ? La deuxième mi-temps de cette partie de cache-cache aurait-elle commencé ? J’éclate de rire. Il vaut mieux, d’ailleurs… Ok, on va voir… peut-être. Un espoir insensé me gonfle de joie… J’admets sereinement que je peux perdre aussi cette deuxième mi-temps. Dans tous les cas, elle m’a eu ! Chapeau, princesse ! Et après tout, être roulé dans la farine par cette fille exceptionnelle… presque un bonheur ! Reste que moi aussi je dois rentrer dans le rôle du « vaincu-heureux », du « cocu-content »… Bouffer du rêve jusqu’à l’indigestion… avec elle, pourquoi pas ? Me laisser, ...