1. Violence


    Datte: 18/07/2017, Catégories: nonéro, humour, sf,

    ... mourant. Son lieutenant s’assit sur la chaise, à côté de lui. Dans ses yeux, il lut la pitié. Soudain, Karl sut ce qui était en train d’arriver. Les voix ! Les voix, dans sa tête ! C’était elles qui appelaient Mike ! — Plus… près !… J’ai… une chose… impor… à te dire ! Karl eut envie de lui hurler de ne pas écouter cette supplique retorse, de déguerpir tant qu’il en était encore temps. Mais aucun son ne pouvait franchir le barrage de ses propres lèvres. Comme dans un cauchemar, Mike se pencha sur lui. Le visage de son comparse n’était plus qu’à quinze centimètres du sien, quand son expression changea d’un seul coup. La pitié et le dégoût firent brutalement place à la terreur la plus abjecte. Dans les yeux de Mike, Karl vit se refléter la lueur rougeoyante et diabolique qui émanait de ses propres pupilles. Une déflagration silencieuse emplit son crâne, accompagnée de flashes aveuglants. Cette fois-ci, il ne perçut qu’un lointain écho de douleur, étouffé par l’épais coussin de la morphine qui saturait son cerveau. Ce n’était pas le cas de Mike. Au même instant, celui-ci poussa un cri sourd en plaquant fébrilement ses deux mains sur le côté droit de son visage. Son lieutenant se mit à trembler de tous ses membres, avant de glisser par terre, comme une marionnette décérébrée. Karl l’entendit marteler faiblement le sol ; derniers soubresauts d’une lutte perdue d’avance. Puis, plus rien. Les voix étaient parties ! C’était à la ...
    ... fois un soulagement et une inquiétude. Cet ennemi invisible venait d’avoir Mike. Dieu seul savait ce qui allait arriver, à présent… Karl essaya de crier, d’appeler au secours. Il ne put émettre qu’une sorte de gargouillis étranglé. Le signal d’alarme ! Il devait prévenir quelqu’un avant que Mike – ou plutôt, celui qui avait pris sa place - ne se relève… Millimètre par millimètre, il étira son cou vers la petite chaînette qui pendait à portée de ses lèvres. Encore un petit effort, il y était presque ! Il lui fallut dix bonnes minutes avant de voir enfin s’allumer le voyant rouge au-dessus de son lit. L’infirmière de garde allait arriver. Elle donnerait l’alerte. Il allait s’en sortir ! Bordel, mais qu’est-ce qu’elle foutait, cette pétasse !? se demandait-il. — Que se passe-t-il, ici ? fit une voix légèrement anxieuse. Je dois vous demander de sortir, qui que vous soyez !— Pas de soucis, ma jolie, lui répondit Mike. J’étais juste passé voir mon copain Karl. Mademoiselle… Welsik, c’est ça ?— Co… comment connaissez-vous mon nom ?— C’est écrit sur votre badge. Annie Welsik. C’est marrant, d’ailleurs… Karl a très bien connu votre petite sœur.— Quoi ?— On peut même dire qu’ils ont été assez… intimes. Juste avant qu’elle ne meure. L’infirmière était presque aussi blanche que sa blouse. « Mike » s’en fut, sans rajouter un mot. Inutile. À présent, elle savait. La soif de vengeance se lisait dans les yeux d’Annie Welsik. [À suivre…] 
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