La putain
Datte: 09/05/2018,
Catégories:
fh,
Oral
pénétratio,
fdanus,
fsodo,
amourpass,
... elle enchaîne, plus véhémente encore : — Tais-toi ! Et laisse-moi parler ! Je comprends que je ne pourrai plus l’empêcher de parler, de me livrer ce que, tout à l’heure déjà chez Nono, elle voulait me dire. Alors Stéphanie parle. Elle me raconte, les Beaux-Arts, ses petits boulots étudiants, le soutien de ses parents. Et puis, le chômage, brutal, pour son père et sa mère lorsque la boîte où ils bossaient l’un et l’autre a brutalement fermé, le PDG étant parti avec la caisse. Les traites de la maison, la déprime, l’impossibilité pour eux de continuer à financer ses cours. La dèche. Le trou noir. Le studio dont elle ne sait pas comment elle va pouvoir renouveler le bail et la troisième année aux Beaux-Arts, compromise. Et puis, sa meilleure copine, Pauline, compatissante, qui lui avoue arrondir ses fins de mois difficiles en vendant son corps. Le refus. La réflexion. L’impasse. La chute. Trois mois, depuis début août, trois mois et quatorze jours passés dans la rue ; les passes, les pipes, lestotales, toujours protégées, toujours, insiste-t-elle. Les aveux, désespérés : — Tu sais, une pipe avec préservatif, c’est comme sucer un bonbon à la fraise, un bout de plastique. Et pour la totale, c’est à peine pire… Je ne suis pas convaincu : — C’est vrai ? Son regard est douloureux : — Non ! Non, c’est pas vrai. Pas vrai du tout ! Mais c’est ce que je me disais, ce que je me répétais, à chaque fois, de toutes mes forces. Mais non, non, je n’ai jamais réussi à m’en convaincre. Je me ...
... sens encore sale, souillée… Elle pleure, doucement, sans hoquet, sans renifler. Des vannes se sont ouvertes, de l’eau coule de ses yeux, simplement, irrésistiblement. Je serre la pauvrette contre moi, son visage sur mon torse, ses larmes inondent ma poitrine. Je la laisse s’épancher, j’attends qu’elle se calme. Je compatis, m’associe à son désarroi. Et je réfléchis. Tout doucement, je demande : — Trois mois depuis début août, trois mois et quatorze jours ? Mais… on est le 10 novembre ! Steph se redresse, me sourit timidement : — Depuis mi-octobre, c’est fini la rue ! J’ai un job !— Ouais ? Un job ? Un vrai ? Elle lâche un petit rire : — Oui, un vrai de vrai. Je suis dessinatrice-conceptrice dans une boîte de publicité. Devant mon air ahuri, elle explique : — Les Beaux-Arts ouvrent leurs portes aux entreprises. La boîte de Com nous a fait réaliser quelques travaux, sous forme de concours. J’en ai gagné trois sur quatre ! Quand ils ne m’ont pas trouvée à la rentrée, ils ont demandé où j’étais passée. C’est Pauline, maconsœur qui m’a prévenue. Et voilà, j’ai été embauchée. Ferme !— Waouh, mais c’est trop génial ! Après quelques instants, quelques rouages ayant correctement fonctionnés dans ma petite tête, je demande : — … mais… attends, ça fait un mois qu’on se connaît et… donc ça fait au moins quinze jours que… Mais moi, je t’ai toujours vue… en tenue de… travail ! Jusqu’à ce soir ! Steph marque un temps, prend une profonde respiration : — Tu m’as connue… pute, tu m’as… appréciée ...