Escapade
Datte: 15/05/2018,
Catégories:
hh,
hbi,
hplusag,
jeunes,
inconnu,
complexe,
bizarre,
telnet,
volupté,
hsoumis,
cérébral,
Oral
hsodo,
init,
J’étais assis en tailleur sur mon lit, les mains croisées. Je fixais avec des yeux livides le téléphone qui gisait encore à l’autre bout de la pièce, contre la porte. Mon corps entier tremblait de rage. Comment avait-elle pu me raccrocher au nez, sans rien dire ? Après quelques heures de pleurs durant lesquelles j’avais fait tout mon possible pour la réconforter, elle avait raccroché. Elle avait osé me faire ça, à moi ! Son prétexte ? « Personne ne peut m’aider, de toute façon. » Je t’en aurais foutu, moi ! Le problème était tout simplement qu’elle refusait d’être aidée. Je frappai mon oreiller sans conviction, pour faire partir la rage. Elle ne partait pas, et cela me faisait un peu peur. Je ne me reconnaissais pas. Ce n’était pas tant ce qu’elle avait dit qui m’énervait, en fait. C’était plutôt l’air avec lequel elle avait dit ça, « Personne ne peut m’aider, de toute façon », comme si elle était la seule et unique victime malheureuse de ce bas monde, certainement trop bas pour elle, et que son malheur dépassait n’importe lequel des humains bas de gamme qui n’atteignaient pas son degré de souffrance presque divin. Et j’en faisais partie. J’en faisais partie ! Comment pouvait-elle me balancer, à moi, en me raccrochant au nez, alors que j’avais tout tenté pour lui remonter le moral, « Personne ne peut m’aider, de toute façon » ? Avait-elle au moins songé, ne serait-ce qu’une seconde, à la blessure que cela pouvait être pour moi ? Avait-elle seulement imaginé que je puisse moi ...
... aussi souffrir, de temps à autre ? Je tremblais toujours, de plus en plus, et me mis à pleurer. Elle n’avait qu’à aller se faire foutre, à la fin. Elle devait attendre que je la rappelle pour me faire de plates excuses et continuer ensuite à se plaindre, comme si ce raccrochage n’était pas un acte qui venait d’elle-même, mais de cette personnalité supérieure et toute-puissante dont le désespoir m’aurait été inaccessible. Je ne la connaissais que trop bien. J’avais une envie folle de la rappeler pour pousser un coup de gueule, mais j’avais décidé de ne pas le faire. Si elle m’ignorait, je ne voyais pas pourquoi je ne ferais pas de même. Je sortis de ma chambre, sans me soucier du téléphone, pour aller dans le bureau d’à côté. Arrivé là-bas, je mis l’ordinateur en route et me calai profondément dans le siège en cuir qui était, comme toujours, posté devant. La machine chargeait. Durant tout le long du chargement, je rageai, je pestai. J’avais hâte que celui-ci se terminât. Je n’arrivai pas à arrêter de penser à elle, à son égocentrisme, à sa méchanceté, même. Après un petit moment, je pus enfin accéder à Internet. J’ouvris immédiatement mon logiciel de messagerie, dans l’espoir d’y trouver quelques-uns de mes amis, avec lesquels j’aurais pu discuter. Cela m’aurait calmé. Evidemment, personne n’était connecté à cette heure-ci. Je quittai alors le logiciel, de peur qu’elle ne se connectât pour voir si j’y étais. À ce moment précis, le téléphone se mit à sonner dans ma chambre. Je ...