COLLECTION HISTOIRE COURTE. Mon fils (1/1)
Datte: 30/05/2018,
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Dans la zone rouge,
... doutes qu’il sache la vérité sur maman et qu’elle était bien partie faire la pute pour Hitler alors que si elle avait rejoint le maquis des montagnes, il aurait dû en être fier. Je venais dans notre salon faire du piano quand j’entendais sa voiture partir, sinon je restais cloîtré dans ma chambre. Un après-midi, je l’ai entendu descendre à la demande du soldat qui s’occupait de lui, j’avais dû remettre ce jeune homme à sa place, je l’avais croisé dans l’escalier menant à l’étage et il avait carrément essayé de me mettre une main aux fesses. Maman m’avait appris sa langue, mais j’étais tellement timide que je suis resté sans voix, même quand papa a été de retour, je me suis tu, car je savais qu’il risquait sa vie si j’avais parlé. Je jouais quand j’ai entendu que l’on me parlait en français. • Mademoiselle, je suis content de faire votre connaissance, vous vous cachiez depuis que je suis arrivé, votre père m’avait parlé de vous, il avait oublié de me dire qu’il avait une fille ayant votre beauté et qui jouait si bien du piano. Je me suis retourné, je dois reconnaître que j’ai été subjugué par cet homme grand et beau dans son costume à notre premier regard. J’ai fait ce que toute fille de bonne famille devait faire dans ces moments-là, j’ai vite baissé les yeux me retournant et remettant mes mains sur mon clavier pour reprendre une constance. Je devais être rouge de confusion, il ne s’est pas arrêté là. • Vous permettez que je m’asseye à vos côtés, vous savez, je joue du piano ...
... moi aussi. Sans attendre ma réponse, il s’est assis, regardant ma partition, il a commencé à jouer main gauche. J’ai fait une erreur, je me suis prise au jeu, j’ai joué main droite en rythme avec lui, il a accéléré son jeu portant sa deuxième main sur le clavier, j’ai senti qu’il jouait comme pour jouer, je suivais son rythme, moi aussi, avec mes deux mains. De temps en temps, nos petits doigts main droite pour moi, gauche pour lui venait en contact, j’ai failli faire des fausses notes chaque fois, j’étais légèrement troublé, il était plus décontracté que moi, par moments, il tournait sa tête me regardant avec une légère ironie sur le visage. J’étais obligé de fixer la partition, accélérant la vitesse de notre jeu espérant certainement mon abandon. Il n’en a rien été, quand la dernière note a été plaquée, il a éclaté de rire, ses deux mains quittant le clavier venant se poser sur mon épaule. • Pardon, mademoiselle de vous avoir touché, j’étais pris par le rythme, vous jouez très bien, pourrons-nous recommencer, vous savez, je suis ici contre ma volonté, je préférerais être à Berlin dans l’orchestre symphonique de notre capital. Les choses ont suivi naturellement leur chemin sans que je prenne la moindre initiative, j’étais secrètement amoureuse, mais de là un jour où il m’avait rejoint accepter qu’il m’embrasse, il y a un monde que j’ai fini par franchir. C’est dans l’escalier alors que je rejoignais ma chambre, papa venant de me quitter pour rejoindre sa mairie, que je l’ai ...