La baignoire
Datte: 16/06/2018,
Catégories:
fhhh,
volupté,
aliments,
délire,
humour,
... auquel j’aspire de toutes les fibres de mon corps enfiévré. « Je suis née, Déesse aux yeux bleus, de parents barbares, chez les Cimmériens bons et vertueux… » Je ne sais pas pourquoi ce vers me vient en tête, d’autant que je n’ai pas les yeux couleur azur, mais c’est l’impression que je ressens, face aux yeux écarquillés de mes adulateurs qui n’en perdent pas une miette. Le moment est intense, électrique. Je suis Déesse en statue de chocolat, adorée sur l’autel de la gourmandise par un homme triple, trois prêtres à ma dévotion, à la ferveur muette. Oh que j’aimerais que cet instant soit infini… Mais je ne suis qu’une femme. Je lève lentement la jambe pour sortir du bain étrange. Six yeux me suivent, millimètre par millimètre. Je suis à présent debout, nue et habillée du cou aux pieds par ce chocolat gluant qui coule doucement sur moi, sur ma peau frémissante. Je suis la nouvelle Galatée aux trois Pygmalion, triplement devenue femme à désirer, à aimer. Ils s’approchent, je ferme les yeux. Trois langues épousent mes courbes, mon écorce chocolat part peu à peu, ma peau rose se révèle ci et là, frémissante sous la douceur humide des bouches qui la dévoilent. De statue, je deviens, à nouveau, femme, petit à petit, sous ces caresses si douces, si savoureuses. J’en soupire d’aise, les yeux toujours fermés à me concentrer sous ces câlineries si exquises. C’est si fort, si bon, si excitant, si tout ça ! Impossible de trouver des mots, les sensations se bousculent en moi, ...
... tourbillonnent follement, intensément, sans répit, de longs élancements de désir et de plaisir sans fin. Je décolle vers d’autres sphères, je laisse mon corps de femme à mes amants tandis que mon esprit repart vers sa condition divine, ailleurs, si loin, vers d’autres horizons, vers d’autres cimes, vers d’autres univers, vers d’autres plans d’existence, vers des dimensions parallèles… Je meurs et je renais sans cesse, asservie à la Roue céleste indoue. Lumière, ombre, plein et vide, encore, encore et toujours. Un tunnel, un puits, une porte ; j’ouvre brusquement les yeux, je suis dans ma chambre, six yeux inquiets rivés sur moi. — Vous allez bien ?— Que ???— Vous vous êtes évanouie !— Ah ?! Je cligne des yeux, je reprends pied. Je suis toujours nue, rose, lavée. Les six yeux me surplombent : — Oui, vous avez fait un malaise…— Vous nous avez fichu une frousse d’enfer !— Oui, on ne savait plus bien quoi faire, on a cru que vous étouffiez sous le chocolat comme dans « Goldfinger », vous savez, la fille couverte d’or… Je me redresse sur les coudes. Ils sont adorables, je leurs décroche un large sourire pour les rassurer : — Pas d’inquiétude ! À vrai dire, c’était tellement bon que j’ai perdu pied ! Enfin… pour tout dire, je l’ai pris…— Ah bon ?— Tant que ça ?— Eh bien !!!— Oh que oui ! Le nirvana intégral ! Je suis assise sur le lit, en tailleur, mes trois hommes autour de moi. Je me sens bien, même si je suis nue, même si je sais qu’ils m’ont intégralement lavée avant de me coucher ici. Je ...