1. Ballade pour un Fossoyeur


    Datte: 17/06/2018, Catégories: vengeance, nonéro, mélo, humour, policier, fantastiqu, roadmovie,

    ... crapuleuses, au choix. Klaus arrangea la tanière à sa façon… peu conventionnelle. C’était une règle à laquelle il ne dérogeait pas, quand il roupillait loin de chez lui. Il avait trop de métier pour être un gars prévisible. S’il était encore dans le coup, à plus de cinquante balais, c’était pas pour rien. Il n’était pas vraiment tard, mais Klaus bâillait déjà à s’en arracher les maxillaires, se frottant les yeux comme un marmot à sa première messe de minuit. Il mit ça sur le compte de la route, et d’un repas trop copieux. C’est vrai qu’il avait bâfré comme un sagouin, ce soir, et l’engourdissement d’une digestion difficile était en train de le ramollir à toute vitesse. Avant de glisser dans le sommeil, le tueur revit le regard en coin que Nancy lui avait balancé… Il programma son cerveau pour ne laisser dormir qu’un œil à la fois. En alternance, chacun son tour. oooOOOooo Ce fut un discret bruit de clé, tournant dans une serrure trop bien huilée pour être honnête, qui alerta Klaus. Du moins, l’hémisphère de son encéphale en train de monter la garde. Il lui fallut bien dix secondes pour émerger, ce qui faisait au moins neuf de trop. En plus, il se payait un putain de mal au crâne ! Quelque chose n’allait pas… Il se déplia en grimaçant. Décidément, le confort des baignoires n’était plus ce qu’il était. Klaus se raidit. Il y avait du monde, dans la piaule ! Du genre qu’on n’a pas invité. Il dégaina silencieusement les deux Katanas japonais, et bloqua sa respiration. Puis, il ...
    ... passa la tête dans l’embrasure de la salle de bain… juste à temps pour voir le cuisinier abattre une lourde masse sur le lit, encouragé par la taulière éléphantesque. — Bordel de merde ! entendit-il jurer. Ces abrutis étaient tombés dans le panneau. L’assommoir à cochon venait d’éventrer le plumard, à l’endroit exact où aurait dû se trouver le crâne de Klaus… Du moins, si celui-ci ne s’était pas arrangé pour simuler un corps endormi, à l’aide de quelques couvertures et d’un brave traversin. Ils ne surent jamais comment ils étaient morts. À peine se rendirent-ils compte qu’on les tuait. Les terminaisons nerveuses de leurs moelles épinières, tranchées net par l’acier redoutablement effilé des sabres, n’avaient pas eu le temps de véhiculer l’information jusqu’à leurs cervelles… Les têtes décapitées roulèrent au sol à la même seconde, et finirent leur course sous le lit. Klaus, encore vaseux, contemplait le désastre dans la pièce. Des jets de sang pissaient de tous les côtés, jaillissant en grandes saccades inutiles de ces corps qu’on avait omis de prévenir du décès prématuré de leurs propriétaires. C’est sûr, il allait falloir refaire la déco. En attendant, un brin de ménage dans la piaule s’imposait. Klaus n’eut pas besoin de chercher bien loin le moyen d’évacuer les cadavres. Avant de perdre la tête, Nancy et son acolyte avaient eu l’obligeance d’emmener un chariot à bagages jusque devant la chambre. Un chariot avec des roues en caoutchouc. Bon Dieu, ils avaient bien prévu leur ...
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