Secrets de cadavre
Datte: 08/07/2018,
Catégories:
uniforme,
bizarre,
campagne,
historique,
policier,
sorcelleri,
amourdura,
... que cette vieille femme a fait plus pour manipuler Lucie dans le sens qui l’arrangeait que l’aider.— Et le jeune comte, que pensez-vous de lui ?— Un être brillant, très beau, très élégant, mais capricieux et instable, impétueux.— Pourtant, vous semblez l’avoir retenu pour vous succéder à l’étude.— Je n’ai pas eu vraiment le choix. Lucie est revenue plusieurs fois à la charge malgré mes réticences et elle m’a même envoyé son émissaire la plus zélée… L’inspecteur sourit en apprenant la nouvelle. Il n’était pas étonné après son interrogatoire que la vieille sorcière ait fait pression également sur l’avocat : — Voyez-vous ça ! Madame Rougier est intervenue en faveur du jeune comte. Et vous avez accepté d’offrir votre étude à ce jeune homme pour quelle raison ?— Disons que cette dame s’est montrée suffisamment convaincante lorsqu’elle a plaidé sa cause. Le diplôme brillamment réussi du jeune Desgrange, un coup de fil de son maître de stage, le fait qu’il ait son domicile principal à proximité de mon étude et que sa famille soit bien implantée socialement dans le secteur ont fini de me décider.— Pourtant, d’après mes renseignements, vous aviez reçu un autre brillant jeune avocat : et bien plus sympathique que le comte Desgrange, bien plus expérimenté aussi.— Oui, Marc Audebert, qui travaille actuellement à Paris et dont le père est un gros entrepreneur de Clermont-Ferrand. J’ai longuement hésité entre lui et le comte. Il faut vous dire aussi que Marc Audebert semblait plus ...
... ambitieux… J’ai craint qu’il s’ennuie rapidement dans notre petite ville. Les affaires courantes n’ont pas grand-chose à voir avec celles qu’il peut traiter à la capitale.— À propos de ce jeune homme, Marc Audebert, avait-il quand il vint vous voir des Berluti aux pieds ?— Comment voulez-vous que je m’en souvienne ? Je l’ai vu à peine deux heures…— Vous avez dû remarquer sa mise.— C’est un jeune homme élégant, très parisien, très chic. Très différent du comte Desgrange. Beaucoup plus masculin.— Pourriez-vous le décrire plus précisément ?— Oui : aussi grand que le comte, mais une carrure très large, des yeux foncés, un visage avenant à la mâchoire carrée, beaucoup de caractère dans ses traits, une chevelure brune épaisse, gominée. Il portait lors de notre entretien un costume clair, une cravate bordeaux, une chemise blanche. Il avait tout du bel homme fringuant, très citadin. Ma secrétaire a d’ailleurs beaucoup apprécié sa tournure et ses manières.— Et vous comme elle, n’avez pas remarqué ses chaussures ?— Cela ne m’a pas frappé… mais elles devaient être assorties à son costume.— Et de quelle couleur était-il ?— Un peu la couleur du tabac blond.— Ce qui voudrait dire aussi des chaussures… marron.— C’est possible. Mais comme je vous l’ai dit, je n’y ai pas prêté attention. Le but de sa visite était de reprendre mon étude. Donc je me suis plutôt concentré sur la présentation des obligations et affaires du cabinet et sur le dossier de candidature de ce jeune homme. Pauvert fronça les ...