1. Hébergement d'urgence (22)


    Datte: 11/07/2018, Catégories: Entre-nous, Hétéro

    – Attendez ! Je m’apprêtais à m’asseoir pour déjeuner. – Attendez ! Baissez ça ! Mon pantalon de pyjama. Et elle m’a enfourné dans la cage. A verrouillé. – Là ! Voilà ! Vous v’là paré pour la journée. Et même peut-être pour plusieurs jours. On sait pas. On verra. Elle est allée se servir un café. Venue s’asseoir en face de moi. – Elle en était sûre, Romaine. – De quoi donc ? – Que ça se passerait comme ça, ce matin. Qu’il y aurait pas besoin de grands discours. Que ça irait de soi. Parce que j’ai fait le plus dur. Elle a avalé d’un trait son verre de jus d’orange. – Elle trouve que ça va vite avec vous, n’empêche. Très vite. Mais que ça pourrait aller encore plus vite si je voulais. Que je pourrais brûler les étapes. « T’avais déjà pris le pas sur lui avant. Alors maintenant t’as plus qu’à dérouler. » Sauf que moi, j’ai plutôt envie de prendre mon temps. De bien en profiter. Parce que c’est pas tous les jours qu’on a l’occasion de vivre un truc pareil. Même pour vous, d’ailleurs, c’est mieux, dans un sens. – J’ai l’impression que cette Romaine te donne de bien mauvais conseils. – Ou de très bons au contraire. – Je peux te demander quelque chose ? – Essayez toujours ! – Qu’est-ce que vous aviez de si important à vous dire, hier soir, que j’avais pas le droit d’entendre ? – Ah, vous aimeriez savoir ça, hein ! Eh bien vous saurez pas. J’ai dû esquisser, sans le vouloir, une petite moue de désappointement parce qu’elle a aussitôt ajouté. – Eh, oui, c’est frustrant ! Mais ça, va ...
    ... falloir vous y faire à la frustration. Et pas qu’un peu ! Parce que le but, à terme, c’est que vous en tombiez éperdument amoureux de la frustration justement. Qu’elle vous satisfasse mille fois plus que n’importe quoi d’autre. Dans tous les domaines. Oh, mais on y arrivera, vous verrez, on y arrivera. Elle a souri. – Ça vous allèche, hein, cette perspective ! Oh, si, si ! Au moins un peu. Et même plus qu’un peu. Vous pouvez pas dire le contraire. Ça se voit dans vos yeux. Mais tant mieux ! Ça va nous faciliter les choses. Elle est allée déposer sa tasse dans l’évier. – Déjà, ce soir, avec Alexis, on va pas mal décanter de ce côté-là. Parce que la cage, je vais vous la laisser, ça, c’est sûr. Ça s’impose. Mais après, qu’est-ce qu’il vaut mieux ? Que vous vous contentiez de nous regarder faire des trucs ensemble, lui et moi ? Ou que, d’une façon ou d’une autre, vous participiez ? J’arrive pas à me décider. J’hésite. Oh, mais il y a pas le feu n’importe comment. On a jusqu’à ce soir pour y penser. Allez, on va ouvrir maintenant. C’est l’heure. * * * Elle a fini de servir sa cliente, l’a regardée partir, m’a rejoint à la caisse. – Il y a un truc qu’on pourrait faire… Qui me plairait bien… – Oui ? – Ce serait que j’en choisisse une, de cliente, à un moment où il y aurait pas trop de monde, que je lui dise, en confidence, que je vous enferme la queue et que je lui propose d’aller jeter un coup d’œil, en cabine, discrètement là-dessus. – Elle serait pas forcément intéressée. – Pas ...
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