1. Science-affliction


    Datte: 13/07/2018, Catégories: sf,

    ... est composé de vingt-deux paires de chromosomes plus une paire de chromosomes dits sexuels. Le Président acquiesça. — Les chromosomes sexuels sont appelés XX chez la femme et XY chez l’homme. Lors de la génération des cellules reproductives, ovules ou spermatozoïdes, la paire de chromosomes se scinde, chaque cellule recevant la moitié du patrimoine génétique de l’individu. Ainsi, nous avons les ovules qui contiennent obligatoirement un chromosome X, et les spermatozoïdes qui contiennent soit un X, soit un Y.— Je sais tout cela, monsieur Bredoux.— Je n’en doute pas, mais il était nécessaire de le rappeler pour la compréhension de ce qui va suivre. Ainsi donc, ce qu’a découvert le professeur Picard, c’est que, pour une raison qui nous était inconnue jusqu’à hier soir, une altération des chromosomes X s’est produite. Cette altération, cette mutation, appelez-la comme vous voulez, n’intervient que lors de la fusion du bagage génétique de l’ovule et du spermatozoïde, c’est-à-dire à la fécondation. Quelque chose vient s’ajouter au chromosome X à ce moment précis, rendant impossible la formation d’une paire de chromosomes XX. En revanche, cet ajout sur le X n’est pas gênant s’il s’agglomère à un Y. L’enfant mâle issu de cette fécondation sera simplement porteur de cette anomalie, sans que cela gêne en quoi que ce soit sa vie future. Il ne pourra simplement plus enfanter de fille.— Attendez monsieur Bredoux, vous êtes en train de me dire qu’il ne peut plus y avoir de naissance de ...
    ... filles ?— Oui, monsieur, c’est exactement cela. La gent féminine est une espèce en voie de disparition.— Mais… comment ? Pourquoi ?— C’est ce que nous avons cherché, le professeur Picard et moi-même, pendant de très longues heures, sans rien trouver. Jusqu’à ce que, brutalement, hier soir, il comprenne. La raison de cette mutation est aussi celle de son suicide.— Je suis curieux de savoir.— Le vaccin contre la grippe A. Le professeur Picard est celui qui l’a découvert, dès le début de ce qui n’était encore qu’une épidémie, pas une pandémie. Les laboratoires pharmaceutiques ont commencé à en produire fin 2008 – début 2009.— Oui, et alors ?— Rappelez-vous cette période, monsieur le Président. Vous n’étiez pas au gouvernement à cette époque, mais vous avez vécu la pandémie. En octobre 2009, la pandémie redoutée a commencé. Timidement d’abord, quelques cas isolés partout dans le monde. Puis soudainement, en février 2010, la contagion s’est accélérée. La demande de vaccins a explosé. Les laboratoires n’arrivaient pas à produire suffisamment de doses. Ils ont augmenté leur capacité de production, mais alors un deuxième problème est apparu.— Lequel ?— Le manque de matière première. L’excipient utilisé est tombé en rupture mondiale. On savait produire la molécule active, mais on n’avait plus rien pour la diluer. Alors, tous les laboratoires, par cas de force majeure, se sont mis à utiliser un nouvel excipient.— Je ne savais pas.— Non, cela était apparu comme un détail à l’époque. ...