1. Résonance primitive


    Datte: 23/07/2018, Catégories: Partouze / Groupe

    « J’ai un grand mépris pour l’humanité, cette entité monstrueuse, sale, ivre d’orgueil puéril. Je trouve qu’il faut un effort d’imagination incroyable pour croire que nous sommes ce qu’il y a de plus haute gamme parmi toutes les espèces vivantes. Et tout ça parce que nous avons une âme, soi-disant. Regardons-nous putain ! Nous sommes une tache dans le paysage, un abcès, une urticaire purulente à la surface de la terre. Nous vivons comme des porcs domestiques, les uns sur les autres, concentrés de façon industrielle, vivant de façon industrielle, respirant nos déchets à nous en rendre malade. Pourquoi ? Et puis les gens autour de moi, mon pays, ma culture, cette parodie morale, tout m’insupportent, même mes proches ». - J’aime pas les gens, mais je me soigne. - Comment peut-on ne pas aimer les gens ? - En apprenant à les connaitre. Cette conversation se tenait dans un café vaguement chicos en centre-ville. Le temps dehors était grisaille comme d’habitude et la radio diffusait, entre plusieurs gerbes de pub, des tubes médiocres bien de chez nous. Pas de bol pour une de mes rares sorties sociales en milieu urbain. Alexandre, « Alex », mon amie, fixait sa tasse, songeuse de ma diatribe malvenue. Mon cynisme passait mal aujourd’hui. Mon cynisme passe toujours moins bien par temps gris, même auprès de personne rompue. J’esquissais alors un sourire pour réchauffer l’ambiance et m’excuser, tout en espérant qu’il ne soit pas mal interprété. C’est vrai ! Le sourire d’un cynique prête ...
    ... souvent à confusion. - Vous ne voyez que le pire. Rien n’a jamais grâce à vos yeux. À aucun moment, vous ne remettez votre grille de lecture en question et vous finissez par faire chier. Qu’est-ce que je disais ? - Vous avez peut-être raison. Lui répondis-je d’un air sincère qui me surprit moi-même. - Il y a des gens qui, tous les jours, font des choses bien pour d’autres gens et pour la planète. Les consciences s’éveillent et il faut les encourager. - Des rustines sur un édifice vermoulu. - C’est plus fort que vous hein ? C’est carrément pavlovien. - Il n’y a que la chatte qui fait de moi un être pavlovien, et le cul bien sûr, mais c’est la même chose. - Classe ! Vraiment classe. En attendant, votre vision des choses n’apporte rien si ce n’est un peu plus de désespoir. Vous ne vous mouillez pas et restez spectateur comme une vieille mégère derrière sa fenêtre, à cracher sur ses voisins et les passants. - Vous me croyez aigri ? - À vous de me le dire ? Je n’aime pas la peiner. Pendant longtemps, j’ai eu du mal avec elle à cause de ça. Toujours dans la retenue, à ne pas faire de vagues pour m’offrir son sourire en permanence et son beau regard bleu. J’étais devenu insipide auprès d’elle. - Non, je ne suis pas aigri. Et si, j’apporte ma pierre. Je suis comme un éboueur ou un croque-mort, je fais le sale boulot qui doit être fait. Ma grille de lecture n’est pas à remettre en cause, je délivre du brut, c’est tout. Je fais ce que la plupart d’entre vous ne pouvez plus faire à cause ...
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