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Mon avocat : chapitre 4
Datte: 31/07/2018, Catégories: fh, parking, ascenseur, voiture, Oral ecriv_f,
L’ascenseur met du temps à arriver. Je trépigne en regardant ma montre. s’il n’y a avait pas eu cet accident sur l’autoroute j’aurais été largement à l’heure. Mais il a fallu dix bonnes minutes pour réussir à gagner la première bretelle et ensuite, prendre la nationale m’a encore fait perdre au moins un quart d’heure. Bon, en plus je ne suis pas une flèche question lecture de carte routière et j’ai autant le sens de l’orientation qu’un camembert trop fait atteint d’Alzeihmer. Donc, j’ai encore été retardée par ma fâcheuse tendance à confondre ma droite et ma gauche et à me mettre en orbite aux différents ronds points le temps de trouver les bonnes sorties. Résultat, il est 10h10 et j’avais rendez-vous à 9h45; ça la fout mal pour un entretien d’embauche. C’est un grand building avec une vingtaine d’étages et deux ascenseurs mais aucun ne semble disposé à venir. Je ne suis pas la seule à attendre; il y a un homme bedonnant entre deux âges la chevelure poivre et sel, le regard torve qui louche sur ma jupe cintrée de facon peu équivoque. Ok, j’ai un peu grossi ces derniers temps et ma croupe est bien moulée dans le tissu, très, très près du corps. Mais de là à reluquer comme il le fait…. J’ai presque envie de le laisser aller tout seul dans la cabine quand celle-ci se décide enfin à venir. Mais je suis trop en retard… Nous montons tous les deux. J’appuie sur le 16. Ouf, lui s’arrêtera au 3ème. Tant mieux car en plus il sent la transpiration et tout de son apparence m’évoque un ...
... vieux porc sur le retour. Beueuerkkkk! Ding! ça sonne, la porte s’ouvre, il me salue et sort. J’appuie frénétiquement sur le bouton censé déclencher la fermeture accélérée des portes, comme si je pouvais encore rattraper mon retard… Mais au 6ème, l’ascenseur s’arrête encore. Je me cale au fond. Un homme rentre. Parka grise et serviette sous le bras. Je reste estomaquée. C’est mon avocat. Qu’est-ce qu’il fout là ? Il a l’air aussi étonné que moi mais se reprend vite. — J’ai un client qui vient d’emménager dans ces locaux du 6 ème.— Ah ? Moi, je viens pour un entretien d’embauche chez B….." Un ange passe… Son demi sourire, narquois, au coin des lèvres me fait tressaillir. "Vous descendez ? — Euh…Non, je monte " Il sourit de plus belle et je rougis comme si j’avais dit une grosse insanité. "Comment allez-vous…..depuis la dernière fois ?" Voyons, la dernière fois….Etait-ce une petite gâterie sous son bureau ou bien un double avec son confrère. Ah non j’y suis: c’était la séance de décontraction avant l’audience dans cette pièce reculée du Palais de Justice où j’ai eu le privilège de me faire défoncer par Maître Truc drapé dans sa robe d’opérette…. Mais son vit c’était pas du factice et rien que d’y repenser, je sens que je mouille ma culotte… "Ca va. rien à signaler." Il a toujours son sourire; je le regarde et ça y est: je croise son regard bleu et je sais que je suis foutue (ou plutôt que j’aimerais l’être)… Il a senti que j’étais à sa merci. Est-ce que je suis si transparente ...