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Ames restaurées
Datte: 13/08/2018, Catégories: fh, amour, volupté,
Le coup de sonnette tant attendu résonne encore dans l’appartement ensoleillé que mon doigt agresse fébrilement le bouton d’ouverture de la porte de l’immeuble. Si longtemps je t’ai attendue. Qui a dit que l’attente est douce ? Je suis mort dix fois, cent fois, au rythme des minutes qui ne s’écoulaient pas ! Deux jours sans te voir m’ont été un supplice. Deux jours emplis du souvenir d’un baiser posé sur tes lèvres timidement, avec la quasi certitude d’être repoussé. Tu ne l’as pas fait et tu as souri. Puis la porte de ton immeuble s’est refermée sur un dernier regard illuminé d’un nouveau sourire que je n’ai pu décrypter. Maudite retenue féminine !!! Que je me sens faible, moi que les critères périmés de notre société classent dans le sexe fort. Depuis deux jours, je suis comme un enfant attendant la sentence d’un tribunal dont il ne comprend pas les règles. Et enfant, je le suis en ta présence. Moi dont les plus longues relations se sont comptées en semaines, je suis timide et soumis devant ta féminité et ne souhaite pas moins qu’une vie à tes côtés. Je prétendais connaître les femmes et j’ai rencontré LA Femme ! Comment traduire en mots ce que j’ai ressenti lorsque nos regards se sont croisés ce jour-là. La vie nous avait amenés au même endroit à cet instant précis, mais elle n’avait rien fait pour nous faciliter la rencontre car nous étions tous deux accompagnés. Une fille à mes côtés s’extasiait vigoureusement devant la dernière exposition de peinture à la mode, tandis ...
... qu’un homme encerclait ta taille d’un bras possessif. Dans la seule pièce de ce temple des vernissages, une centaine de personnes se pressaient autour de tableaux d’éclairs zigzagants d’un artiste dont j’ai déjà oublié le nom. Mais pour moi, il n’y avait que nous, ou plutôt que toi. Nos regards soudés, le temps s’est arrêté et j’ai contemplé le paradis. Ton corps ? Une merveille ! indescriptible ! Es-tu grande ? Petite ? Blonde ? Brune ? Qu’importe. Tu es mon complémentaire. J’ai reconnu ton âme en cet instant. Tu es inscrite en moi. Mais toi ? Qu’as-tu ressenti ? Je me rassure en revoyant le sourire engageant que tu m’as adressé au milieu de cette futile assemblée, en repensant à tes réponses ouvertes à mes balbutiements futiles sur des toiles que je ne voyais plus, à la carte que tu m’as glissée en un moment où nos accompagnateurs respectifs regardaient ailleurs. Tu es toi aussi attirée, mais jusqu’à quel point ? Comment penser qu’à ma passion incroyable pourrait répondre la tienne. Et pourtant, nous nous sommes revus. De part et d’autre d’une anonyme table de restaurant, nous avons libéré des paroles évanescentes, pour meubler de bienséance un échange au-delà des mots. Je t’ai raccompagnée puis – toujours pour respecter les conventions – t’ai embrassée délicatement. Quel courage (ou quelle lâcheté) il m’a fallu pour ne pas te serrer contre moi. L’espace entre nous m’était insupportable, nos habits une barrière nuisible. Tu m’as dit simplement : « après-demain soir, chez toi ...