Mimosa - Histoires de Sexe

Mimosa

L’année de mes dix-sept ans, j’avais été repérée, alors que je visitais un musée avec ma mère et ma sœur, par un chargé de casting d’une grande agence de mannequins. Il m’avait laissé sa carte, en insistant pour que je me présente, et en tâchant de rassurer ma mère sur la mauvaise réputation qui entoure ce milieu, censé carburer à la cocaïne et au sexe. Maman et moi n’étions pas intéressées. Mais Zoé, ma sœur cadette de 12 ans, ne cessa de me tanner toute la semaine qui suivit, en me traitant de folle, c’était une chance unique à ne pas louper. Alors je pris malgré tout rendez-vous, surtout pour lui faire plaisir. Première visite et interview, super-chiante. C’est vrai que je ne faisais pas trop d’efforts pour cacher mon ennui. Puis séance photo et vidéo au studio. Le mec me demandait de prendre des poses idiotes, de sourire, puis de ne surtout pas sourire, de marcher comme ça, puis comme ça, de regarder en haut, puis en bas, et puis de côté, et puis finalement de nouveau en bas… Ça me gonflait grave, et je fus contente que la corvée se termine. Une semaine plus tard, je reçus un appel de Muriel, la boss de l’agence de casting, qui me demandait de passer le mercredi suivant. Une visite plus agréable. Chouette bonne femme, la cinquantaine énergique et stylée, jolie coupe courte et blonde, une élégance superclasse, sourire franc. Elle avait mon dossier sous les yeux. — Voilà Louise, je t’ai demandé de venir, pour vérifier certaines choses par rapport à ta candidature. Tes ...

... photos m’ont fait beaucoup rire : manifestement, tu n’as pas adoré l’exercice.— Je suis désolée. Vous devez m’en vouloir, penser que je suis une petite conne capricieuse. Mais je suis assez franche. Et puis j’ai mon caractère aussi. Un peu têtue. On dira même franchement têtue. Je sais ce que je veux, et je sais mieux encore ce que je ne veux surtout pas. Mais il m’arrive aussi d’être gentille, et même incroyablement généreuse avec les gens que je trouve sympas ou qui m’intéressent, lui dis-je en lui destinant un grand sourire en forme de message.— Moi aussi je te trouve sympa, Louise, répondit-elle en riant à nouveau, tu es une jeune fille délicieuse. Et puis tu sais, cette petite mine boudeuse que tu affiches sur les photos, c’est craquant, et c’est aussi super-tendance dans la mode. Aujourd’hui, on interdit plutôt aux mannequins de sourire. Écoute, tu as un potentiel énorme. Vraiment énorme. Tu as 17 ans et tu es ravissante. À 20 ans tu seras sublime. Tu es grande, toute en jambes, mince, les yeux verts en amande. Tu as du caractère à revendre, et il transparaît dans les photos. Je pense que tu peux devenir une star, Louise. Seulement…— Seulement ?— Il y a peut-être un truc un peu embêtant. Ça te dérangerait d’ôter ta blouse ? Hmm… Ouais… C’est un peu délicat, mais euh… tu pourrais enlever ton soutien, aussi ? Merci. Elle saisit un mètre de couturier, mesura mon tour de poitrine, le contact du ruban froid sur ma poitrine me fit frémir. — Oui. Voilà. Bon. C’est un peu ce que je ...