1. Burnes out


    Datte: 03/09/2018, Catégories: h, fh, fhh, couple, couplus, extracon, copains, telnet, vengeance, cérébral, revede, Voyeur / Exhib / Nudisme strip, Masturbation Oral humour,

    Même si elle s’adresse avant tout aux auteurs mâles, la question intéressera peut-être quelques femmes. Car plusieurs textes de qualité le prouvent, la littérature érotique gagne à se pratiquer en couple. N’est-il pas excitant d’imaginer l’auteure dont nous lisons le texte, fiévreusement appliquée à la rédaction de son tapuscrit pendant que son homme, ou sa compagne, s’insinue en elle avec une insupportable lenteur, tout en agaçant les pointes de ses seins du bout des doigts ? Ou l’écrivain penché sur son clavier, alors qu’entre ses cuisses s’active sa, ou son partenaire, venu soutenir ses efforts littéraires d’une bouche experte ? Sauf qu’en ce qui me concerne, à l’instant précis où j’imagine les hanches de l’homme animées d’un balancement irrésistible, au moment même où instinctivement il va tendre son bas-ventre vers le visage de l’aimée, prête à le laisser se soulager des tensions rédactionnelles qui le torturent, à cet exact moment, la question susmentionnée revient me hanter : le meilleur texte érotique s’écrit-il à bourses pleines ou à bourses vides ? Le débat peut paraître futile, j’en conviens. Pourtant, tout indique que les hormones influencent le style d’un auteur, que le phrasé change au gré des tensions intimes. Dès lors, quelle est l’essence la plus pure de l’auteur engagé érotiquement, la plénitude scrotale ou le calme boursier ? Une chose est sûre, d’autres l’ayant déjà relevée, l’homme dispose certes d’assez de sang pour irriguer son cerveau et son pénis, ...
    ... mais pas les deux en même temps. Il serait donc déraisonnable d’envisager composer une nouvelle érotique d’une seule main. Le risque serait bien trop grand de se répandre en tirades insipides en un moment critique de l’histoire, et de laisser plus de traces sur son clavier que dans l’imaginaire de ses lecteurs. Sans parler du changement de style que la libération abrupte de liqueur ne manquerait pas de provoquer. Ce que les lecteurs attentifs critiqueraient sans ménagement. Avec raison, car rien n’est plus irritant qu’une baisse de tension narrative à l’approche de l’orgasme des protagonistes. L’auteur pur et dur, même très dur, se doit de faire gicler son public sans faiblir lui-même. Mais doit-il pour autant entrer en écriture gonflé comme une outre, pour mieux arriver à exprimer sa pensée ? N’est-il pas préférable d’aborder l’ascèse littéraire à queue reposée, et de s’offrir un mardi-gras sensuel avant tout carême créatif ? Les sportifs d’élite connaissent de semblables problèmes. Or, à ce que je sais, les entraîneurs leur recommandent une franche débauche vingt-quatre heures avant l’effort, de manière à fournir le meilleur d’eux-mêmes en phase de renouvellement des réserves sexuelles. La littérature, par son côté solitaire et ses exigences d’entraînement, ne ressemble-t-elle pas à une course d’endurance ? Ce n’est pas le point de vue du tantrisme, qui préconise le maintien d’une tension durable au cours de toute activité procréatrice, sans jamais accepter de libération ...
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