1. Plongée en eaux profondes


    Datte: 31/07/2017, Catégories: f, fh, bizarre, Oral mélo, fantastiqu, fantastiq,

    ... Loin dans sa conscience, une partie de lui-même n’était pas dupe. Un marionnettiste jouait en cet instant précis avec leurs existences. Une entité démoniaque, poursuivant en arrière-plan un but implacable. Marc devait garder la tête froide, se rappeler ce qui était arrivé à Laure, après qu’il l’eut sauvée… La blonde ouvrit soudain les yeux, se débattant vaguement. Il recula. Comment allait-elle réagir ? — Qui… qui vous êtes ? balbutia-t-elle. Pourquoi… je suis…— Doucement ! Comment est-ce que vous vous sentez ?— F… fff… faible… J’ai très… froid.— Je vais vous aider à passer des habits secs, et puis j’appellerai les secours. En quelques gestes rapides, Marc lui fit revêtir l’épaisse chemise en flanelle qu’il venait de sortir d’un sac coincé entre les sièges. Il compléta sa tenue avec un gros pull en laine, à mailles serrées. Elle ne réagissait que très peu. L’air hébété, elle le regardait sans avoir l’air de comprendre. — Ça va mieux ? lui demanda-t-il enfin, constatant que ses tremblements se calmaient.— Ou… Oui. Qu’est-ce… qui m’est arrivé ?— Vous êtes hors de danger, à présent. Ne vous inquiétez pas.— Théo ! Julien ! Où… où sont-ils ? On revenait de chez Marine, et puis… le vide. Je… je me souviens de rien, plus rien après ça !— Vous étiez avec eux au moment de l’accident. Désolé, je n’ai rien pu faire pour vos amis.— Quoi ? Ils sont…— Oui. Au fond du lac, dans la voiture. Ils n’ont pas eu votre chance… La fille fondit en larmes. Qu’elle soit en mesure de pleurer était ...
    ... bon signe. Le retour des émotions signifiait une sortie de l’état de choc dans lequel l’avaient plongée le froid et l’immersion. Rassuré, Marc quitta l’habitacle et se rhabilla à son tour. Le pompier appela ensuite ses collègues de Mont-Louis, leur indiquant en quelques phrases brèves l’endroit où ils se trouvaient et les conditions de sortie de route de la Golf. Il retourna ensuite dans la voiture, auprès de la blonde. Marc avait déjà eu affaire à la justice. Dans quelle mesure essaierait-on de le mouiller dans cette suite d’évènements dramatiques ? Comment allait-il expliquer sa présence providentielle sur les lieux de l’accident ? Le hasard ? Pourquoi pas ? Cette fois-là, il s’en sortit plutôt bien ; en constatant l’alcoolémie du conducteur de la Golf, les flics conclurent à un tragique fait divers et interrompirent l’enquête. Marc devint le héros du jour, pour avoir sauvé de la noyade une aussi belle jeune femme — qui plus est, prisonnière d’une voiture abîmée par quinze mètres de fond, dans un lac gelé. Un héros qui, étonnamment, ne souffrait pas de la plus petite engelure. Nul n’osa cependant poser de questions embarrassantes à celui que tout le monde — jusqu’au préfet — considérait soudain comme une sorte de surhomme. Il fit la une des quotidiens, déclencha l’admiration de tous, devint l’idole de la famille Galibert. Pourtant, rien de tout cela ne comptait vraiment aux yeux de Marc Ginest. Il n’en avait que pour ceux de la jolie blonde. Admise aux urgences du centre ...
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