1. Addicte (1)


    Datte: 15/09/2018, Catégories: Lesbienne

    ... rentres seule, sourit Chantal charitable. L’angoisse de la solitude se fit violente à l’instant de me préparer à une première nuit dans mon nouveau domaine, le moral revenu depuis notre rencontre menaçait une fois encore de foutre le camp. – Non ! Viens, m’insurgeai-je sur le ton d’une gamine capricieuse en la tirant par la main dans l’appartement. Mon invitée apprécia la disposition des lieux avant de s’installer sur un haut tabouret au comptoir sur lequel trainait mon book. – Je peux regarder ? Chantal n’attendit aucune réponse, son regard prudent fit la navette entre les photos et moi, tétanisée en attente du jugement. – Pas mal du tout, lâcha-t-elle au bout d’un instant interminable. Dis-donc, ton oncle a su tirer le maximum de la place disponible, cet appartement est une réussite. – C’est gentil, balbutiai-je déconcertée de l’entendre changer de sujet. Tu veux boire quelque chose ? Il doit y avoir de la bière. – Non merci, et je pense que tu devrais t’arrêter là pour ce soir. Le mieux serait de te laver les dents pour aller au lit. Incapable de lui donner tort, je me dirigeai vers la salle de bain en lançant au hasard une banale discussion. Chantal moins pressée de s’en aller s’adossa à la bibliothèque qui servait de porte. Estimant depuis toujours avoir une approche saine de ma physionomie, je ne voyais pas la nécessité de remettre mes vêtements pour aller dans la chambre. Et les dernières vacances de Pâques avec des copines au Cap d’Agde renforçaient cette ...
    ... impression. Bien entendu, les parents ignoraient que leurs filles avaient profité d’une semaine de liberté dans un camp naturiste. – Tu as un pyjama ou une chemise de nuit ? demanda Chantal d’un ton égal. – Oh non, dis-je soulagée par la douceur de la température, j’ai l’habitude de dormir à poil, surtout avec cette chaleur. Elle tira le drap sans commentaire et attendit que je m’allonge pour s’asseoir au bord du lit, le regard inexpressif. Je la découvris songeuse, absente, presque défaillante. Cette soudaine impression de faiblesse me stupéfia. Elle resta un long moment le regard vide. Une parole de trop pouvait la pousser à fuir, mon silence respecta ses préoccupations. Chantal posa la main sur mon sein gauche et joua distraitement avec le téton, comme on s’aide à réfléchir en occupant ses doigts. Un frisson trahit mon trouble. J’aurais dû la repousser. La paume sur ma peau devint inerte. Pourquoi ne disait-elle rien ? Pourquoi ne continuait-elle pas ? La caresse avait allumé une sensation inconnue. La main s’aventura sur mon ventre, un ongle titilla mon nombril. Une fois encore la sollicitation dura un trop bref instant. Chantal retrouva son immobilité, indifférente à la tension provoquée par tant d’audace, m’abandonnant à une expectative dont je me serais volontiers passée. Enfin la caresse se fit plus impérieuse à l’approche de mon bas-ventre. L’exaspérante lenteur ne traduisait pas vraiment une hésitation, plutôt la volonté de ne rien précipiter. Jamais je n’avais ressenti ce ...