1. Xanths (7)


    Datte: 15/09/2018, Catégories: Hétéro

    ... Mais ce versant : cette réalité, le combat que l’on doit mener pour survivre… C’est le revers de la médaille. Toutes ces horreurs me hantent, et j’ai parfois du mal à fermer les yeux, la nuit. Il faut que je prenne l’air. *** Heureusement qu’elles sont à mes côtés. Bref. Après avoir passé plus d’une demi-heure à vider toutes les larmes de mon corps, potentiellement exposée au moindre danger de la forêt, j’avais réveillé Septima. Elle n’avait absolument aucune blessure. Elle avait mal à la tête, un bien moindre mal par rapport au sort réservé aux autres. A la seconde où elle prit conscience, elle palpa mon ventre : ça me fit rire. — Tu as réussi. T’as bien veillé sur mes fesses. J’éclatai en sanglot, et la prit dans mes bras : un peu de chaleur humaine me fit le plus grand bien, même si nous parlons de Septima. J’en rigole : à l’époque, je voie aujourd’hui qu’elle avait été profondément gênée, tapotant maladroitement mon dos. Mais elle était aux bords des larmes, elle aussi. Une question demeurait : quelle créature pouvait bien avoir massacré cette patrouille ? J’eus la réponse un peu trop rapidement à mon goût. La pauvre arrivait à peine à articuler, malgré sa force de caractère que je lui connais. Elle devait vraiment avoir eu peur : je m’en voulais de l’avoir laissé seule face à ces monstres. — Il est revenu. C’est pour ça que je n’ai pas pu… Le popobawa… Il a volé la fiole. J’ai dû le laisser entrer… Sinon tu serais morte… J’ai… — Je suis désolée. Je n’aurais jamais dû te ...
    ... laisser les affronter seule. J’aurais dû faire beaucoup plus attention, je ne sais pas ce qui m’a pris. C’est entièrement ma faute. Nous étions restées là pendant près d’une dizaine de minutes, nous remettant difficilement de la nuit. Je m’en voulais énormément : par ma bêtise, j’avais perdu le contrôle de mes émotions, laissant les ogres profiter de mon corps. Le plaisir avait été à la hauteur du danger, et bien plus encore, mais à quel prix… En nous relevant, je cherchai la fiole des yeux : elle n’était nulle part. Nous avions fouillé l’endroit, récupérant ce que nous étions venues chercher : le miroir était étendu par terre, légèrement cassé sur un côté, et baignant dans une flaque de sang. J’eus un haut-le-cœur, et dû aller le laver. Septima parvint à retrouver l’instrument utilisé par la patrouille pour m’extirper sans difficulté de la Marre, mais elle n’en retrouva que la moitié. Pas de trace du popobawa ; aucune idée de ce qui l’avait amené à tuer la patrouille, aucune idée de ce qui l’avait amené à fuir. Nous ramassâmes nos sacoches, et partîmes en direction de la cachette. Le retour dura toute une journée. Toute une journée au cours de laquelle aucun mot ne fut prononcé, jusqu’à ce que l’on se retrouve au pied de la falaise. — Septima ? Elle me regarda. — Merci, tu m’as encore sauvé la vie. Merci du fond du cœur. Mais ce sera la dernière fois. J’en ai marre de faire des erreurs, et de te laisser assumer. Je suis désolée d’être un poids. Elle hocha légèrement la tête, ...
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