les Amazones - Épisode 4 - Histoires de Sexe

les Amazones - Épisode 4

... l’interroger pour connaître enfin sa vie et son histoire. — Comment avez-vous pu aussi vite vous réapproprier notre langue ? Voilà tant d’années que vous ne l’avez pas parlée.— En fait, je ne l’ai jamais oubliée. Même si mon père vient de la verte Erin, je suis née en Espagne. Et je sais lire et écrire. Cela m’a été utile durant ma captivité. Dans notre cité, il y a un temple dédié au butin ramené par nos expéditions. J’y ai retrouvé des ouvrages imprimés, des carnets manuscrits. Je les ai tous parcourus, longuement. Ainsi, les années passaient, mais les mots restaient et puis il y a eu des prisonniers…— Quoi ? Vous détenez des chrétiens ? Où sont-ils ?— Tous morts aujourd’hui. Mais je les entendais parler entre eux. Je ne disais rien, mais je comprenais tout. Voilà, c’est comme ça que j’ai gardé le souvenir de votre langue, enfin de ma langue… je ne sais plus. En fait, je ne sais plus qui je suis. Elle semblait perdue ; y avait-il une once de vérité dans ce qu’elle racontait ? Elle se rapprocha de moi, passa ses bras autour de mon cou et colla son corps nu contre le mien. J’avais repris ma robe de bure, mais, même ainsi, je pouvais ressentir la fermeté de ses seins. Ses mains couraient sur moi. Ses yeux me fixaient. Au lieu de la repousser, c’est moi qui reculais. J’étais prêt à sombrer à nouveau. Mierda ! Comme disait mon grand-père, c’était reparti. Et c’est là que mon ange gardien apparut. Une main agrippa soudain l’Amazone par les cheveux et la tira violemment en ...

... arrière, la faisant rouler à terre. — Ne le touche pas, enfant de putain ! Respecte sa fonction ! Et couvre-toi. Tu devrais avoir honte de ton impudeur ! Isabella se tenait devant elle, me faisant un barrage de son corps, les mains sur les hanches. L’Amazone, qui s’était prestement relevée, la toisait avec amusement. — Tu le veux pour toi toute seule ? Prends-le. Il ne m’intéresse pas. Ce n’est qu’une moitié d’homme ; moi, je veux des guerriers. Puis elle haussa les épaules d’un air méprisant, nous tourna le dos et partit s’asseoir dans un coin. Elle semblait manifester tout d’un coup le plus grand dédain pour tout ce qui l’entourait. Les yeux d’Isabella jetaient des éclairs, ses narines frémissaient et je voyais dans son décolleté sa poitrine palpiter au rythme des battements de son cœur. Elle avait les mains tellement crispées que les jointures de ses doigts en étaient blanchies. Pour la première fois de ma vie, j’observais une femme amoureuse en pleine crise de jalousie. Et c’était moi le cœur du conflit. Que dire si ce n’est que l’espace d’une seconde, j’ai ressenti une bouffée de fierté à voir ces deux magnifiques créatures se disputer ma personne. J’étais passé de l’état de mendiant à celui de roi. Et puis cet accès de vanité m’a aussitôt fait honte. J’avais rêvé de sainteté, et je pavais joyeusement ma route en direction de l’enfer. Le Diable devait déjà bien rire en m’attendant au tribunal des damnés. Elena entra à son tour dans la tente. Elle semblait plus moqueuse que ...