1. Germaine de Montreuil


    Datte: 09/10/2018, Catégories: Voyeur / Exhib / Nudisme

    Germaine de Montreuil, rentière comme sa mère, est héritière d'une famille de riches bourgeois dont la fortune a commencé dans les Antilles avec la culture et la transformation en rhum de la canne à sucre, et s'est poursuivie jusqu'à l'abolition de l'esclavage. Sentant le vent tourner vers 1845, ils ont vendu à temps pour investir dans les mines, c'est-à-dire dans une autre forme d'esclavage. Germaine a hanté longtemps les sacristies et les institutions qui pratiquent une « charité un peu sévère », c'est-à-dire qui nourrissent les pauvres, les chéris de « Notre Mère l'Eglise » sous réserve d'une disponibilité immédiate pour les tâches les plus diverses et d'une présence vérifiée à quantité d'offices religieux. Mais elle s'est lassée, car l'afflux massif des demandeurs de soupe rendait ceux-ci de plus en plus incontrôlables et rebelles à l'élévation spirituelle visée. Armée d'un chapeau ridiculement grand et caparaçonnée dans des tailleurs datant des années 50, elle faisait le tour des orphelinats pour y recruter des jeunes filles (dont je ne préciserai pas l'âge pour éviter des ennuis avec une censure tous les jours plus hystérique). Elle les choisissait de belle apparence, avec le goût très sûr que lui dictait son démon de midi personnel, de fait une démone lesbienne, et surtout sans aucune famille. Elle les sortait de leurs institutions-prisons pour les accueillir dans son « Institut de Formation aux Métiers des Tissus et de la Mode ». En fait de couture, « ses » filles y ...
    ... apprenaient seulement à faire des ourlets et recoudre des boutons. Elles apprenaient aussi à se coiffer et à se maquiller mutuellement, en vue des « présentations ». Les présentations se déroulaient devant de généreux bienfaiteurs, courtois et discrets souvent accompagnés de leurs maîtresses, dans des châteaux que leurs propriétaires désargentés louaient à des organisateurs de « soirées spéciales ». Germaine faisait défiler ses pouliches dans des tenues tout ce qu'on peut imaginer de plus court et de plus transparent, dignes des plus fameuses toppe-modèles. Ces élégantes demoiselles circulaient ensuite parmi les spectateurs (qui comptaient aussi de temps en temps des couples de lesbiennes) pour leur offrir du champagne et du porto. Elles en profitaient pour faire admirer de près leurs jolis seins, adolescents ou pigeonnants, et leurs petites fesses rondes. Et surtout pour leur faire mémoriser leurs noms de scène pleins de poésie : Panthère du Bengale, Chatte Griffue, Gazelle Timide, Barbie, La Brûlante et autres Fontaine de Jouvence, sans oublier Sourdingue et Débilotte, qui elles ne défilaient pas. Les pucelles (vraies ou rafistolées) portaient sur le front un gros point rouge comme les femmes d'Inde aiment à s'en décorer. Puis elles se retiraient toutes. Germaine en personne, munie d'un pupitre et d'un marteau de commissaire priseur, procédait aux enchères destinées à distribuer les poupées de chair présentées aux amateurs, hommes, femmes et couples, les plus fortunés. Ils ...
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