1. Retrouvailles bénies (1)


    Datte: 11/10/2018, Catégories: Hétéro

    Aujourd’hui, c’est le grand jour : je rentre enfin chez moi. J’ai été contraint d’accepter une mission de remplacement dans une autre région pendant douze longues semaines. Je ne pensais pas qu’ils manquaient à ce point de professeurs de Français pour devoir en délocaliser certains... Mais peu importe, ce soir, je retrouve enfin Lucille, ma compagne. Le train s’arrête enfin sur les quais de la gare centrale. Je m’empare de ma valise et descends du wagon parmi la foule de passagers pressés. Sur le quai il y a masse de personnes, entre les voyageurs et leurs proches qui attendent. Mais je l’ai repérée, la voici, ma chère et tendre. Elle a pensé à tout décidément. Elle est vêtue de sa belle robe bleue, au col en dentelles blanches, avec une fine ceinture de cuir noir et à boucle cuivrée. Ses longs cheveux bruns tombent en cascade, deux mèches de part et d’autre de son visage descendent jusqu’à couvrir une partie de sa poitrine. Quand elle me voit elle me sourit tendrement en baissant légèrement la tête vers le côté. Alors que j’arrive près d’elle, elle me fixe du regard, avec timidité puis brusquement, me saute au cou dans une étreinte puissante. Je l’enlace à mon tour, posant ma joue sur sa tête, m’enivrant du parfum boisé de ses cheveux. Du haut de son mètre soixante-dix et moi de mes centre quatre-vingt quinze centimètres, elle était blottie contre moi, comme une petite fille enlaçant un ours. Ce doux câlin ne dure hélas que trop peu de temps pour nous, les gens autour de ...
    ... nous étant si pressés qu’ils ne font guère attention aux autres, et vous en conviendrez, il est difficile de profiter d’un tel moment en étant sans cesse bousculés. Elle me prit par la main et avec un sourire enjôleur, elle me pria de la suivre. Dans l’élan, j’ai à peine eu le temps de m’emparer de la poignée de ma valise à roulettes. J’avoue que je m’attendais à un bon accueil mais pas à un tel point. En effet, elle jette presque mon bagage dans le coffre de la voiture, avant de continuer à me traîner par le bras. Mes questions restent sans réponse. La voir ainsi : déterminée et sûre de ce qu’elle veut, c’est nouveau pour moi. Elle qui a toujours été réservée et timide, qu’elle se montre si entreprenante n’est pas pour me déplaire. Elle m’invite à dîner dans notre restaurant chinois préféré. « Tu peux manger à ta guise mais... mon chéri, je te conseille de ne pas abuser car ce soir... tu devras être en pleine forme... » Je manque de recracher la feuille de salade que je venais de mettre en bouche. Je la regarde, voir si elle est sérieuse. Elle me fixe d’un regard tendre, un sourire complice au coin des lèvres. Je ne la reconnais pas. Où est passée celle qui osait à peine parler d’intimité et qui se refusait à tout jeu de rôle amoureux ? Je dois bien avouer que l’impatience me gagne. Je décide de zapper le dessert et de rentrer directement. Le chemin du retour me semble être interminable. Pour ne rien arranger, à chaque fois que je pose le regard sur elle, elle me fait un clin ...
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