Une charmante compagne de voyage - Histoires de Sexe

Une charmante compagne de voyage

... bruyants. Elle me lance un grand sourire qui se fige en apercevant ma compagne. Sans un mot, elle nous laisse le passage non sans dévisager Mélanie. — Ta voisine du dessous, je suppose ? lâche cette dernière une fois que nous nous sommes éloignés de quelques mètres en direction de l’arrêt de tram.— Oui.— Mignonne. Elle te veut.— Pardon ?— Vu les yeux doux qu’elle t’a fait avant de me lancer un regard beaucoup moins tendre, il n’y a aucun doute. Je hausse les épaules. Je n’ai pas la tête à penser à Lola : toutes mes pensées sont concentrées sur Mélanie, son comportement et sur ce qui va, ou ne va pas, se passer ensuite. Est-ce que l’on se reverra ? Est-ce que ça en restera juste là ? Je ne connais rien d’elle en dehors de ses appétits sexuels que je ne fais, si ça se trouve, qu’entrevoir. Peut-être que l’on a rien en commun en dehors de ça. Si cette «relation» s’arrête là, ça restera dans nos souvenirs des instants parfaits. Mais à réfléchir ainsi, on ne connaît jamais vraiment personne. De son côté, Mélanie continue de babiller. Peut-être pour ne pas avoir à réfléchir de son côté. Ou peut-être n’y a-t-il pas matière à s’interroger de son côté. — Elle te voulait quoi au fait quand elle est venue te voir ?— Un service.— Quel genre ?— Lui donner un coup de main à cause d’un mec qui l’emmerde. Mélanie éclate de rire. Elle me demande, d’un ton taquin : — Laisse-moi deviner : elle veut que tu te fasses passer pour son copain ? Si possible devant plein de monde ? Je fronce les ...

... sourcils. Elle ajoute : — C’est un classique : le mec se complaît dans un rôle de protecteur alors qu’en fait, il est coincé dans celui de petit copain. Du coup, la fille peut être aussi entreprenante qu’elle veut. T’es foutu, Filo : elle va te bouffer tout cru.— Je vais peut-être refuser de jouer le jeu, alors.— Tu ne veux pas te la faire ?— Non. Je ne veux pas me la faire, répondis-je d’un air renfrogné. Primo, Lola est beaucoup plus jeune que moi. Secundo, je viens de vivre mes plus belles heures depuis de nombreuses années. Pas avec ma voisine mais avec Mélanie. Et j’aimerais bien que la Mélanie en question n’évoque pas avec autant de légèreté et de détachement que je puisse sauter sur la première venue comme si ce que nous avions vécu ne représentait rien. J’ai vraiment beaucoup de mal à me glisser dans ce rôle d’amant d’un soir dans lequel elle semble vouloir me cantonner. Nous refaisons en sens inverse le trajet effectué la veille. J’essaye de ne pas me montrer morose et de discuter joyeusement avec elle mais chaque mètre parcouru en direction de la gare me serre un peu plus le cœur. Arrivé à destination, nous rejoignons le quai où son train l’attend. Elle se tourne vers moi. — Ben voilà. Il va falloir se dire au revoir.— Je… je vais te revoir ?— Tu aimerais ?— Je ne sais pas. Et toi ?— Moi non plus, je ne sais pas. Si je pars maintenant, ça restera parfait, fait-elle en écho à mes pensées alors que l’émotion est toutefois lisible dans ses yeux. Après tout ça, la suite ne ...