Journal de Cassandre d'Aubignac
Datte: 04/08/2017,
Catégories:
ffh,
jeunes,
bizarre,
Oral
pénétratio,
fantastiqu,
ecriv_f,
Jeudi 12 Septembre 1614 Cher Journal, Aujourd’hui, je n’ai rien en particulier à te dire, si ce n’est que je sombre dans une routine insupportable. Recopier la page d’hier ou d’avant-hier reviendrait au même. Bien évidemment, j’ai reçu la visite du Comte de Safran qui me fait la cour de moins en moins discrètement depuis que j’ai atteint mes dix-huit printemps. Le seul moment « mouvementé », qui constitua ma grande distraction du jour, fut la dispute musclée entre deux autres de mes prétendants. Dire que je m’ennuierais encore plus si je n’avais pas été désignée comme la plus belle femme de la cour ! D’ailleurs, j’espère pouvoir continuer à éviter Louis, mais l’excuse de mon rhume de gorge commence à se dissiper. Que n’offrirais-je pas pour un peu d’animation dans ces journées maussades et dans ces soirs de solitude… Je ne trouve toujours personne à mon goût. Tous ces messieurs qui me harcèlent dans l’espoir de partager ma couche sont trop joufflus ou alors trop diaphanes. Quoique le garçon d’écurie ne soit pas trop laid, je reste repoussée par ses bras velus. Mes dames de compagnie commencent à vérifier toutes les fenêtres et portes de mes appartements, ces pauvres femmes croient encore aux vieilles superstitions du 13 septembre, et craignent que des mauvais esprits viennent à nous effrayer, demain. Elles m’agacent à s’agiter comme cela. Je te laisse cher journal, je t’écrirai demain, à dix heures, comme chaque soir. Vendredi 13 Septembre Cher Journal, Nous voilà à dix ...
... heures, et aucun mauvais esprit ne nous a surprises ! Comme c’est étrange ! J’ai enfin le droit d’ouvrir un peu ces rideaux poussiéreux. Le noir de cette nuit est extraordinairement intense et la lune m’éblouit par sa luminosité. J’ai rarement pu constater de plus beau spectacle au cours de ma vie entière. Grâce à toi, cher Journal, ce souvenir ne sera pas oublié. Je t’avoue que n’avoir eu aucune visite surnaturelle me déçoit quelque peu, bien que je n’en avais nul doute. Un frisson ne me ferait pas de mal et me changerait. Je n’ai pas le courage d’écrire davantage, pardonne-moi, je le ferai demain. Samedi 14 Septembre Très cher Journal, mon seul confident silencieux, mon seul ami fidèle… Ce n’est pas de cette journée que je veux te parler, mais de la nuit passée. Afin de pouvoir mieux exprimer mes émotions, je vais tenter un récit détaillé de tout ce dont elle fut composée. J’essaie en même temps de le revivre… Donc… Nous étions le 13 Septembre et il était dix heures et quart à l’horloge. Je reposai ma plume, fermai mon journal et le rangeai dans le troisième tiroir de mon secrétaire vernis, comme à mon habitude. J’étais allée fermer la fenêtre, afin de pouvoir me dévêtir sans avoir froid, mais elle résista à mes efforts. Je me penchai donc en avant, au-dessus de la rambarde, afin de tenter de la décoincer par en bas. A ce moment, un vent frais envahit la pièce, mais je ne réagis pas, concentrée sur ma tâche. C’est alors que j’entendis quelques bruits de pas. Je fus surprise, ...