1. Manon ou l'amour interdit (4)


    Datte: 26/10/2018, Catégories: Lesbienne

    4. Les semaines passèrent. Manon avait oublié les avances de Julia et avait repris son train-train quotidien. Jusqu’au jour où Jean-Charles lui refit la même offre de service. — mais cette fois, ça se fera à l’usine de Carbon-Blanc. — pour le même tarif ? osa demander Manon, en souvenir de l’enveloppe contenant une somme rondelette à quatre chiffres. — le même tarif. — alors c’est d’accord ! Deux mille euros en deux mois ! Elle doublait largement son salaire. Une offre à ne pas refuser. Même si cette fois, il n’y aurait pas de visite de Paris, ni de voyage en avion. Elle en parla à Cédric qui donna son aval sans discuter. Même si cet argent n’entrait pas directement dans le budget du ménage, il faisait du bien au couple. Manon monta dans la Jaguar de Jean-Charles en fin d’après-midi et arrivèrent à l’usine vers dix-neuf heures. Cette fois, elle dut faire la mise en place, le traiteur ayant tout livré dans des cartons. Toutefois, ce travail simple lui plaisait. Les participants arrivèrent les uns après les autres. Les représentants syndicaux d’abord, particulièrement remontés à entendre leurs conversations, Jean-Charles et enfin Julia, toujours aussi élégante dans son tailleur rouge bordeaux. En entrant, Julia décocha un clin d’œil et un sourire qui fit pâlir Manon. Si elle avait oublié la tentative de drague, Julia, elle, semblait décidée à remettre le couvert. Soudainement, Manon se demanda si sa présence n’était pas due à la demande expresse de Julia. La réunion commença ...
    ... et se déroula bien moins calmement que la première fois. Le brouhaha était permanent et des éclats de voix s’en échappaient parfois. Manon fit son service comme elle put, essayant de se faire la plus discrète possible. Lors de la pause, seule Julia vint la voir, les délégués étant sortis du bâtiment pour continuer de délibérer tout en fumant une cigarette. — pfouuu, c’est pas gagné, lâcha Julia un brin énervée. Mais heureusement que tu es là. Tu es toujours aussi jolie. — merci, dit timidement Manon. Mais ça me gêne quand vous me parlez comme ça. — oui, je sais ! s’amusa Julia. Comment tu vas depuis la dernière fois ? — ça va. Et vous ? — bien aussi. Sauf ce soir. La restructuration ne va pas se passer comme ça. — il y a des soucis ? La crise ? — non, tout va bien. Au contraire. Mais on veut réorganiser certaines activités pour les rendre plus compétitives. Mais ça va obliger de déplacer certaines activités sur d’autres sites. Et bien, les syndicats ne veulent pas. Font chier ces cons ! Manon ne fit aucun commentaire et servit un grand café à la DRH. Elle qui ne jurait que par le thé, la soirée allait être effectivement être difficile. Et elle le fut ! La réunion se termina vers deux heures du matin avec d’après ce que comprit Manon, un accord. — on y va ? dit Julia. Ce soir, tu dors chez moi et demain, je te ramène à Arcachon. — euh, d’accord, dit Manon, pas tranquille. — je ne vais pas te manger, chuchota Julia. Julia se gara près de la place des Quinconces et emmena Manon ...
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