Corps fous - Histoires de Sexe

Corps fous

... chez moi. Mais j’aurais bien aimé avoir une cheminée feu de bois, ça aurait été plus romantique. Mais je suis préoccupée, fébrile. Il faut que je lui dise ; je m’adosse au mur : — Ewan, j’ai une proposition honnête à te faire. Tu réfléchis bien, et tu me dis oui ou non. Point barre. Tu n’essayes pas de trouver une autre voie, un autre moyen. OK ?— Vas-y, je t’écoute.— Et tu m’écoutes sans m’interrompre ? OK ?— Tu as ma parole.— Vrai de vrai ?— Oui, vrai de vrai. Je respire un grand coup, il me regarde d’un air intrigué. Je me lance : — J’ai décidé la chose suivante : dans deux mois, je prends un congé sabbatique d’un an, c’est le maximum que je puisse obtenir. Et pendant un an, j’accepte de vivre avec toi et de te suivre.— Mais c’est merv…— Tu avais promis de ne pas m’interrompre !— Excuse-moi, je… tu… Je souris : — C’est la deuxième fois que tu me coupes la parole ! Tu ne sais vraiment pas tenir tes engagements pour un médiateur ! Je reprends : pendant un an, je peux aller vivre avec toi, j’ai mis assez d’argent de côté pour me permettre de ne plus avoir de salaire durant tout ce temps. Un an maxi, puis après, je devrai reprendre mon travail. C’est à prendre ou à laisser. Néanmoins, si ça te fait peur, je peux prendre trois mois ou six mois. Alors, tu en penses quoi ? Pour toute réponse, il se jette sur moi et m’embrasse passionnément ! Ce fut alors le commencement d’une année hors du temps, hors de ma petite vie d’avant, avec des paysages de rêve, des hôtels, des ...

... restaurants, des gens haut placés. Tout tourbillonnait autour de moi, comme une valse gigantesque ; j’étais grisée, ballottée, mais j’étais heureuse : j’aimais Ewan et Ewan m’aimait. Nous avons fait mille folies, nous nous sommes aimés comme des sauvages, comme si demain n’existait plus, comme des oiseaux qui se brûlent les ailes. J’habitais une maison au bord d’une falaise, la vue était si belle, la mer si apaisante, la falaise si abrupte et dangereuse… --ooOoo-- Nous sommes dans le salon de sa maison de Corfou, la boucle est bouclée. Du mieux que je peux, j’essaye de lui faire comprendre et admettre mon point de vue : — Écoute, mon amour, je… Je l’ai très rarement vu perdre son self-control, mais là, j’ai droit à une démonstration : il explose ! — Comment peux-tu oser m’appeler, mon amour, alors que tu veux qu’on se sépare ?— Écoute, Ewan, j’ai été très heureuse avec toi durant toute cette année, j’ai été très heureuse aussi avant, mais c’est plus possible, tu le savais déjà d’avance ! Un an de congé sabbatique, un an pour nous deux, je ne pouvais pas plus !— Ne te fiche pas de moi, tu sais très bien que nous deux, ça fonctionne très bien, tu sais aussi qu’il n’y a que toi pour moi ! Je ne peux pas imaginer une autre femme que toi dans ma vie ! C’est toi qu’il me faut, c’est viscéral, c’est vital ! Je m’approche de lui. D’une main un peu tremblante, je lui caresse la joue. Il semble se calmer un peu, mais ses yeux lancent toujours des éclairs. — Nous ne sommes pas du même monde, mon ...