1. Antonia


    Datte: 09/11/2018, Catégories: fh, inconnu, amour, BDSM / Fétichisme attirautr,

    Préambule : La vie est trop belle pour ne pas être rêvée ! Et on ne peut vivre pleinement que ce que l’on a rêvé… Une sévère coupure à la main droite avait sectionné le nerf intérieur du pouce. Après quelques semaines d’immobilisation, il lui avait été prescrit des séances de rééducation et, arrivés à Budapest pour deux semaines, des amis sur place lui avaient recommandé une kinésithérapeute. Il avait pris rendez-vous. Elle avait un anglais très rudimentaire, lui ne parlait quasiment pas un mot de hongrois. Qu’importe, sa main handicapée se lisait à livre ouvert : une profonde cicatrice à la base du pouce, l’incapacité quasi complète à le mouvoir et puis aussi cette méchante paresthésie dont il lui avait fait part dans un anglais aussi sobre que possible : — Very unpleasant feeling, very very unpleasant. Et pour être sûr qu’elle ait bien saisi son propos, il avait parcouru l’intérieur de son pouce de son autre main, s’appliquant à produire d’ostensibles grimaces. Elle lui avait souri, comme pour lui exprimer qu’elle était parfaitement au fait du problème et que, désormais, il pouvait sourire lui aussi sans crainte qu’elle n’occulte en aucune façon ses « very very unpleasant feelings ». Au premier contact, Antonia n’avait pas attiré particulièrement son attention. Prévenante, un peu réservée, gracile sans ostentation, avenante avec un soupçon d’austérité… un visage oblong, lisse et bien dessiné, un sourire d’une grande douceur, un regard un peu timide, en retrait. Une blonde ...
    ... chevelure aux reflets châtain sagement rejetée vers l’arrière au moyen d’une griffe sur le haut de la nuque, mordorés de fils blancs çà et là, échos d’une quarantaine déjà engagée. Les séances se déroulaient selon un rituel invariable. Il s’asseyait sur le canapé, défaisait son bandage et reposait sa main sur une petite couverture posée sur ses genoux. Elle prenait place face à lui sur un de ces gros ballons gonflables en guise de siège, redressait son buste, se campait sur ses talons comme si elle s’arrimait profondément au sol, prenait sa main et commençait à en masser la paume douloureuse. Au bout de quelques minutes, la pression, l’amplitude se faisaient plus lestes, plus inquisitrices, plus vagabondes, comme inspirées et, passé les premières appréhensions, il sentait grandir comme une sorte de rayonnement, d’apaisement au cœur d’un imbroglio de muscles atrophiés, de chairs entravées, de tendons arriérés. La toute première fois, quand elle s’était interrompue quelques instants après une bonne dizaine de minutes, il s’était imaginé qu’elle passerait à d’autres pratiques, lui ferait mouvoir le pouce ou peut-être d’autres exercices… Elle s’était seulement redressée, avait délassé ses jambes en les étirant puis s’était remise imperturbablement à la tâche jusqu’à la fin de la séance, jalonnée de ces brèves intermittences. Ses mains étaient étonnamment fines, graciles en regard de la puissance et de l’endurance qu’elle déployait près d’une heure durant à pétrir, alanguir, étirer ...
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