Faire l'amour sur scène
Datte: 14/11/2018,
Catégories:
fh,
cinéma,
Voyeur / Exhib / Nudisme
pénétratio,
humour,
Collègues / Travail
lieuxpubl,
Je vous parle d’un temps que les moins de vingt ans… J’avais accepté à cette époque une mise en scène dans un théâtre érotique. La patronne-matrone m’avait prévenu : il fallait faire semblant, mais il fallait aussi que le public en ait pour son argent. Le spectateur, qui acquittait son billet pour un bon prix, devait être convaincu que les comédiens faisaient vraiment l’amour alors qu’ils se contentaient de mimer l’acte sexuel. Une comédienne demanda un jour pourquoi on ne pouvait pas réellement baiser, ce qui lui paraissait plus simple, car elle n’avait pas de grandes aptitudes pour le mime. Il lui fut répondu que l’établissement ne tenait pas à payer une TVA de 33% au lieu de 18%. « Ça ne fait rien, avait répliqué un comédien, je te finirai en coulisses ». Donc nous utilisions tous les artifices pour rendre crédibles les pénétrations. Ainsi, par un jeu de miroirs la fellation semblait évidente alors que l’actrice n’avait en bouche qu’un godemiché d’un réalisme étudié avec veines apparentes. Le sperme qui se répandait ensuite sur son ventre avait la texture d’un shampoing. Le spectateur d’un théâtre érotique est souvent honteux d’être là ; à la rigueur, il veut être bien être au premier rang, mais il n’ose pas s’aventurer sur scène. Il reste à sa place, celle du voyeur. Il se cache en entrant et en sortant du théâtre. Surtout il est préoccupé par sa propre érection. Il veut s’abandonner à la lubricité, mais il doit aussi éviter l’implosion dans le slip, qui lui gâcherait ...
... toute la soirée et le pantalon en même temps. Alors, il est facile à berner. Parfois un couple venait, mais on sentait tellement que la femme avait été traînée là quasiment de force et qu’elle ne demandait qu’à sortir. De temps à autre aussi, une équipe de rugby, un enterrement de vie de garçon, mais les gars étaient en général tellement avinés qu’ils ne se rendaient compte de rien. Et puis, quelques Japonais, qui critiquaient peut-être, mais dans leur langue. Bref, on pouvait leur donner des simulacres sans risquer d’être accusé de contrefaçon ou de publicité mensongère. Et la magie faisait le reste, les éclairages, la musique, l’odeur d’encens (pour éliminer celle du shampoing), les dialogues crus. Eh oui, tout était cru, même le texte. Les actrices sont là aussi pour que le public ait l’impression qu’elles sont à portée de main baladeuse. Si, à la sortie on avait interrogé les spectateurs, tous auraient déclaré qu’ils avaient assisté à des scènes de copulations répétées et de fornications osées. Et la matrone-patronne était contente. À la même période, je jouais une pièce de théâtre qui, sans être classique, n’avait rien de particulièrement érotique. À un moment dans la pièce, le personnage féminin venait s’asseoir sur mes genoux et me racontait ses malheurs, notamment ses disputes avec sa mère. Nous l’avions déjà jouée à plusieurs reprises et, entre temps, cette actrice était devenue ma copine. Un soir, après la représentation, nous étions restés au théâtre et nous avons ...