Redevance télévisuelle
Datte: 16/11/2018,
Catégories:
fh,
amour,
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... l’autre ! dit-elle d’un ton plus dur, son regard perdu au lointain.— Pas même moi ?— Oh vous… je ne sais pas, vous avez simplement le bénéfice du doute, vous ! Mais le jour où je pourrais visiter votre grenier sans tomber dans vos bras, je serais fixée.— Charmant pour moi !— Non, c’est l’esprit administratif ! Tous coupables, sauf à preuve du contraire ! Et encore ! siffle-t-elle. Je suis étonné de ce changement, une autre femme est à côté de moi, sans commune mesure avec celle avec qui je sortais il y a moins de trente secondes ! Son visage se durcit, ses yeux s’assombrissent, ses gestes deviennent saccadés, sa voix âpre. Elle tourne sa tête vers moi, ses yeux sombres me fixent puis, sans transition, un léger sourire flotte sur ses lèvres. En moins de dix secondes, je récupère ma Cécile, celle qui me trouble tant. Je suis un peu inquiet, ça doit se voir sur mon visage, car elle met sa main sur ma joue puis dépose un doux baiser sur mes lèvres. Par deux autres fois, je suis témoin de ce changement de caractère, de cette explosion diluée, de cette rage larvée. Qui est-elle exactement ? Je n’ai pas le temps de me poser la question en détail, elle se lève : — Marchons…— OK… Alors nous continuons notre balade autour du lac. Le silence se fait entre nous. J’aime le contact de ses doigts dans ma main. D’un coup, elle se lance : — Vous devez vous demander qui je suis exactement… non ?— Vous lisez dans mes pensées, Cécile ?— Oh, c’est flagrant à votre visage…— Admettez qu’il y a ...
... de quoi se poser quelques questions… On dirait qu’il y en vous deux femmes : une douce et une dure…— C’est assez bien résumé… une douce et une dure… ou plutôt une qui espère et l’autre qui n’espère plus…— Qui espère quoi ? dis-je, intrigué.— J’ai bientôt trente-cinq ans, pas de foyer, pas d’enfant, rien, sauf un métier. Ça ne vous étonne pas, vous ? Je m’arrête, je la regarde dans les yeux. Avec emphase, un sourire amer aux lèvres, je balaye l’air d’un grand mouvement inutile de la main, vers le lac : — J’ai cinq ans de plus que vous, j’ai eu un foyer, cassé-fini ; deux enfants que je vois rarement ; un métier, mais finalement, rien de très folichon non plus. Sauf mes enfants, mais… enfin, j’aurais aimé les voir plus souvent qu’une fois tous les quinze jours. Finalement, le meilleur que j’ai pu réussir sont mes bouts de chou…— Vous avez au moins ça… Bon, parlons peu, mais parlons bien. Que savez-vous de la bipolarité, la maladie ?— C’est ça que vous avez ?— Répondez !— Sauf erreur de ma part, c’est une maladie du cerveau, d’origine biochimique, qui entraîne des changements subits du comportement. On a longtemps cru que ça ne se soignait pas, mais il existe des traitements.— Vous êtes au courant, dites-moi, vous !— C’est normal : dans un précédent boulot, j’avais un collègue qui en était atteint. Il devait souvent aller en maison de repos se faire soigner, mais il arrivait à s’en sortir. Elle me regarde fixement : — C’est mon cas… Vous voulez toujours de moi ?— Vous avez une… ...