Redevance télévisuelle
Datte: 16/11/2018,
Catégories:
fh,
amour,
mélo,
coupfoudr,
amourpass,
... singulière façon de présenter les choses !— Répondez : vous voulez toujours de moi ? D’une… bipolaire ?— Sauf erreur de ma part : ça se soigne, non ?— Oui, ça se soigne, mais par des cures de repos, enfermée, séquestrée… Elle serre les poings, broyant mes doigts. Elle s’en aperçoit, elle rougit, elle s’excuse : — Oh pardon ! Je… je ne voulais pas…— Pas grave. Je vais vous donner ma réponse, elle vaut ce qu’elle vaut, vous la trouverez un peu cynique ou désabusée. Peu importe, vous y prendrez ce que vous voudrez.— Euh, c’est-à-dire ? Vous m’inquiétez, vous !— C’est-à-dire que c’est toujours vous que je veux, je suis infoutu de vous dire le pourquoi du comment, mais c’est bien vous que je veux, bipolaire ou pas. Vous serez peut-être cinquante pour cent de votre temps en maison spécialisée, mais les autres cinquante pour cent seront à moi et rien qu’à moi. Et nos retrouvailles n’en seront que meilleures ! Je vous veux heureuse comme moi je veux l’être. Vous n’aimez pas les habitudes, celles qui tuent un couple ? Moi non plus. Votre maladie est en quelque sorte la garantie de notre couple, nous serons à cent pour cent ensemble, l’un pour l’autre. Mais d’autres fois, nous serons loin l’un de l’autre.— C’est… comment dire… cynique ou effectivement désabusé. Comment pouvez-vous oser avouer une chose pareille, vous ?— Quelle chose pareille ? Que je vous veux ou que notre couple ne le sera jamais à cent pour cent et que c’est justement notre chance ?— Les deux ! Et vous parlez déjà ...
... de couple alors que nous ne nous connaissons que depuis hier ! Vous êtes pire que le TGV, vous ! J’avance un peu sur l’herbe, puis je m’assieds dessus, tout en ne lâchant pas sa main. Elle s’assoit de même. Je la regarde : — Comme je vous l’ai déjà dit : vous m’attirez férocement, et ça, je n’y peux rien. Tout comme vous et votre maladie. Ce que je vous propose est finalement un marché, un deal.— Un marché ? Vous êtes complètement à la masse, ou quoi ?— Peut-être, mais posons le problème : vous êtes seule, avec personne sur qui vous reposer. Vrai ou faux ?— Mais… je…— Répondez : vrai ou faux ?— Co… comment osez-vous ? Elle me regarde furieusement, mais ne fait aucun geste pour partir ou même se lever. D’ailleurs, elle ne lâche même pas ma main. Je continue : — J’ose parce que je n’ai rien à perdre ; ni vous d’ailleurs. J’attends toujours ma réponse, chacun son tour…— Oui, c’est vrai : j’ai foiré toutes mes histoires avec cette fichue maladie, idem pour mes amis, hommes ou femmes. Enfin, pas tous…— Bien, je poursuis : est-ce que je vous plais, oui ou non ?— Vous y allez décidément franco, vous !— Répondez, s’il vous plaît : est-ce que je vous plais ?— Vous avez une drôle de façon de séduire les femmes, vous ! Si je suis avec vous aujourd’hui, Jean, c’est qu’il y a peut-être une raison…— Donc je prends ça pour un « oui ». Vous savez, de votre côté, que vous me plaisez terriblement.— Vous ne cessez pas de me le dire depuis quelques minutes ! Et je ne suis pas sourde ! Vous êtes ...