Redevance télévisuelle
Datte: 16/11/2018,
Catégories:
fh,
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... petits imprévus qui rendent belle la vie… Oui, si belle la vie… --ooOoo-- Le médecin a une sale tête, je n’aime pas beaucoup ça. Il tousse un peu, puis attaque : — Ça va faire combien de temps que vous vivez avec Mademoiselle Adamsky ?— Bientôt dix ans.— Vous connaissez l’état de votre compagne, de ma patiente…— Je sais qu’elle est bipolaire, mais que c’est stabilisé. C’est vrai que ces derniers temps, Cécile est plus instable, mais elle est aussi très fatiguée par sa ménopause précoce.— Monsieur Rios, je ne vais pas tourner autour du pot plus longtemps. Je suis moi-même très étonné que ma patiente ait pu tenir jusqu’à aujourd’hui. Vous lui avez indéniablement apporté la stabilité dont elle avait besoin pour lutter contre sa maladie. Mais, hélas, l’équilibre fragile est rompu par sa ménopause. Les chamboulements hormonaux et d’autres qu’elle subit actuellement favorisent l’extension de sa maladie.— Vous êtes en train d’essayer de me dire quoi ? Que ça va aller de mal en pis ?— Oui…— Comment ça !? Il n’y a aucun traitement, aucune solution, des rayons ?— J’ai oublié de vous préciser qu’une autre pathologie s’est invitée… Alzheimer…— Alzheimer ? Mais comment ?— Alzheimer, bipolarité, dédoublement de personnalité, tout ça est neurologique, une pathologie en entraînant souvent une autre… Je suis prostré sur mon siège. Je ne sais que trop bien ce que tout cela signifie, j’ai largement eu le temps de me documenter depuis dix ans. Je tente néanmoins une question, une espérance, un ...
... miracle : — Aucune… aucun espoir ?— Hélas, non. Le sol semble s’effondrer sous moi. En un instant, nos dix ans de bonheur défilent sous mes yeux. Je demande d’une voix morne : — Combien de temps lui reste-t-il ?— Dans le meilleur des cas, douze à dix-huit mois.— Si peu ?— Oui, si peu. Il va falloir que vous l’aidiez à… Je le coupe, agressivement : — Parce que vous croyez franchement que je vais l’abandonner, la planter là sur place ?— Moi, je ne crois rien, mais il va falloir que je vous explique ce qui va arriver, et croyez-moi, ça ne va pas être facile. Mais je préfère vous mettre au courant avant, par honnêteté. Sachez que nous disposons d’établissements spécialisés.— Expliquez-moi… Et il m’explique : le changement de caractère, la perte de contrôle, les absences, les réactions brusques et brutales, les injures, la méchanceté, les sangles, la camisole. Je comprends mieux le sens d’« établissements spécialisés ». À la fin, je le questionne : — Et… elle sait tout ça ?— Oui, elle le sait déjà depuis bien longtemps. L’entretien est clos, je pars, déboussolé. Marchant mécaniquement, je retourne à la petite salle où nous étions quand nous sommes arrivés. Elle est là, le trait défait, anéantie. Sans me regarder, elle me lance : — Quitte-moi !— Comment ça ? Pourquoi veux-tu que je te quitte ?— Il ne t’a rien dit ?— Si, chérie, je sais tout… tout de A à Z.— Et ça ne te fait pas peur, à toi ?— Honnêtement, si. Mais nous avons toujours été ensembles depuis dix ans, je t’aime toujours ...