1. Souvenir érotique


    Datte: 21/11/2018, Catégories: jeunes, frousses, inconnu, train, volupté, cérébral, odeurs, BDSM / Fétichisme nopéné,

    ... est là. Je la sens dans mon ventre, blottie. Elle prend sa place, me donne un léger mal de cœur. Fétichisme. Son odeur monte vers moi, fleurie, fruitée et capiteuse - j’aurais pu m’y attendre. Envoûtante. Je suis surpris : ces odeurs de parfum trop fort me dégoûtent le plus souvent. Ma main glisse le long de la vitre. Ses cheveux roux mi-longs se sont répandus autour de l’appui-tête. Quelques-uns sont là, sous mes yeux. J’imagine les effluves de parfum qui s’en élèvent, qui tournent dans l’air, comme cherchant leur cible, et qui viennent flotter sous mon nez. Elles jouent avec moi. Elles évitent une première inspiration, se laissent aspirer par la suivante. Un jardin de délices s’ouvre à moi. Des roses pourpres, des lys d’abord puis des pêches, des fraises. Mon esprit vacille, ma main plonge vers le dossier devant moi. Un doigt se tend vers les cheveux. Je les frôle du bout du doigt, de l’ongle. Je les touche de la main, les caresse avec le dos de celle-ci. Dans mon ventre la bête grossit encore. Elle fait le gros dos. C’est elle, la petite chatte que je caresse. Doucement je prends une mèche entre deux doigts et l’y fais rouler. Les cheveux sont doux et une nouvelle onde vient caresser ma narine. Je me scinde en deux. Mon inconscient seul reste à discuter avec mon ami tandis que je flotte autour de cette chevelure. Une autre mèche happe mes doigts, une autre encore, sur le côté, le long de la vitre. Mes deux premières phalanges sont ...
    ... plantées dans les cheveux qui retombent là. La bête est dans ma main, elle y cloue mon esprit. Je ne peux plus me détacher de cette contemplation tactile, olfactive, sensuelle. Soudain, un doigt vient rencontrer mon index. Tout s’effondre, mon couple en France, ma tranquillité en Angleterre. La bête retourne au fond de sa grotte et me laisse seul, je m’apprête à faire face au scandale. Je ne bouge pas, l’air de rien. Le temps s’est figé, il semble long. Mais le doigt revient, il glisse sur mon index, lentement, calmement, délicatement. Une décharge électrique me secoue quand il tourne autour de l’articulation des phalanges. Mon cœur bat à tout rompre, tout le monde va l’entendre. La jeune Anglaise glisse d’un doigt vers l’autre, elle dessine ma main en autant de caresses. Je ne l’aurais jamais soupçonnée aussi délicate. Je soulève ma main et caresse la sienne à mon tour. C’est merveilleux. Je ne suis plus dans le monde réel. Avec une sensualité qui contraste tout à fait avec son activité du quai, nous mélangeons nos doigts dans ses cheveux, sur son épaule, son bras. Elle reste assise devant moi, ne se retourne pas. Le charme dure quelques minutes mais déjà, l’arrivée approche, le train ralentit et s’arrête. Mes doigts quittent à regret leur place et je me lève. Je quitte le wagon sans un mot, sans un regard et sans me retourner. Il me semble qu’elle descend aussi, le charme ne doit pas être rompu. Et cela reste mon plus intense souvenir érotique. 
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