1. Ancestor, épisode 5/6


    Datte: 25/11/2018, Catégories: nonéro, aventure, fantastiqu, fantastiq, internet,

    ... d’une citadelle. La rumeur devait provenir du même énergumène. Mais le doute s’installa en constatant qu’au moins trois autres joueurs avaient répondu à Kichiji, témoignant avoir vécu des expériences similaires. Beaucoup de détails concordaient. Il était question d’une sorte de château aux tours élancées perdu quelque part dans les confins montagneux du monde d’Ancestor ; des êtres aux pouvoirs surnaturels y régnaient en maîtres, et des hommes et des femmes y étaient faits prisonniers, persécutés s’ils ne coopéraient pas, et récompensés s’ils se mettaient à leur service. C’était aberrant : il n’y avait pas de châteaux dans Ancestor, pas plus qu’il n’y avait de magie. Mais je disposais à présent de tout l’après-midi, et je voulais en avoir le cœur net. J’intégrai donc la peau de mon avatar et me préparai rapidement des provisions pour un long voyage. Je laissai un petit mot à Nicki, et munie d’un couteau de pierre taillée, une corde, des torches, un arc et des flèches, je me mis en route vers l’est. Avec tous les chippeurs qui traînaient dans la forêt, c’était dangereux de voyager seule ; mais je commençais à la connaître à fond. Je me déplaçais rapidement entre les arbres, comme une ombre, sans un bruit. Je longeai le torrent sur la rive gauche, sans aller jusqu’à la chute d’eau : je bifurquai avant, et pressai le pas en direction du volcan aussitôt que je l’aperçus. Le volcan fumait à présent, ce n’était pas le cas la dernière fois que je l’avais vu. Je décidai de le ...
    ... contourner par la droite, car cette route me semblait moins accidentée et plus boisée. Arrivée en lisière de forêt, pourtant, je m’aperçus qu’il s’agissait en réalité d’un marécage. Les grands arbres poussaient sur de petits îlots isolés. Je n’étais pas équipée pour traverser l’eau saumâtre, probablement infestée de crocodiles. J’étais donc forcée de rester à découvert, sur la pente du volcan qui longeait le marécage. Une vague sentiment d’insécurité s’installa au creux de ma poitrine ; tandis que je cheminais lentement, ce sentiment se transforma en angoisse. Je jetais sans cesse des coups d’œil sur ma gauche. Le danger ne pouvait venir que d’en haut, mais qui aurait bien pu se tapir sur les pentes abruptes d’un volcan ? J’étais en train d’essayer de me raisonner lorsque je les aperçus. Six grandes formes ailées se découpaient sur le ciel bleu. Je fus prise de terreur. Heureusement, les réflexes étaient là : je repérai un buisson à quelques dizaines de mètres et m’y précipitai. Les oiseaux plongèrent avec des cris stridents ; lorsqu’ils furent sur moi, j’étais déjà à l’ombre du buisson, une flèche engagée à mon arc ; j’en abattis trois coup sur coup, après quoi je dus me protéger. Je combattis deux oiseaux en leur tailladant les pattes à l’aide de mon couteau, et finis par en venir à bout. Le dernier oiseau noir planait toujours au-dessus de ma tête ; il poussa un dernier cri et s’éloigna à grands coups d’ailes. Je m’en étais tirée sans injure sérieuse, et j’avais gagné des points ...
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