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Notre mère la Guerre (1)
Datte: 18/12/2018, Catégories: Erotique,
Dans le petit village de Soulac en Gironde par un matin pluvieux de 1935… : « Vite mon père c’est le moment. S’empressa de dire une femme au visage ridé et tiré par les affres du temps. -Il les a demandés ? -Oui, mon père dépêchez-vous… » L’homme d’Eglise suivit la femme au travers du village pour atteindre une maison de taille moyenne et vieillissante entourée d’une clôture entretenue et d’un jardin exprimant les débuts d’un hiver rude qui risquait de s’étaler jusqu’à tard dans l’année qui arrivait. Ils entrèrent dans la maison et s’empressèrent de rejoindre une chambre austère habillée de quelques meubles de bois foncé et d’un lit surmonté par une croix. Sous les draps, un vieil homme, le visage pâle ouvra avec peine les yeux pour observer ses visiteurs. Malgré son état de faiblesse la femme le détailla et letrouva toujours aussi beau. Un visage anguleux, la mâchoire et les pommettes tirées et accompagnées d’un nez aquilin. Et un regard ! Des yeux ternis par le temps, mais qui exprimaient encore la sagacité qui le caractérisait. Des lèvres fines et roses qui s’accommodaient parfaitement avec une chevelure blanche, vestige d’un blond irisé. En le voyant elle ne put que repenser à ces moments passés à la capitale où elle avait pu rencontrer sonamant, qui allait devenir l’homme de sa vie à travers les tourments du temps. D’origine autrichienne Eva voyageait beaucoup et son tempérament affirmé l’avait laissé s’éloigner des sentiers religieux et coutumiers communs de ce ...
... siècle. Eva avait atterrit à la capitale pour s’enrichir de la culture française. Comédienne et dame de lettre, elle fréquentait les opéras et théâtres parisien tout à apprenant la langue de Molière. Elle participait également aux animations populaires, car elle aimait ressentir la ferveur du peuple. Elle avait rencontré son Roland lors d’un des bals populaires de ce printemps 1913. Rapidement émue par son regard perçant et son sourire ravageur, elle s’était laissé attendrir par ce beau gendarme blond à la moustache impeccable. De rencontre en rencontre un amour naissant avait pris place entre eux. Elle croyait en lui, cet homme de loi, jeune officier de gendarmerie à l’esprit aiguisé qui avait acquis une notoriété pour avoir élucidé l’affaire du « tueur des vendages » lui valant le grade de Lieutenant. C’était un catholique et républicain convaincu grand amateur de Péguy, dont il dévorait les lignes l’inspirant pour écrire de longs récits. udmussal Leur amour avait grandi au fil des mois et la passion ardente les emmena à faire l’amour de la façon la plus simple du monde, loin des convenances et des prérequis religieux. Ils n’étaient plus que deux êtres aimant souhaitant s’unir et se fondre dans une étreinte charnelle sincère. Elle se souvient de la première fois ou après un dîner dans un cabaret elle l’avait embrassé timidement tout en passant ses mains dans son dos. Comment il avait peu à peu défailli sous les assauts de ses baisers pour laisser son désir s’exprimer. Il avait ...