Mademoiselle Colette
Datte: 10/08/2017,
Catégories:
fh,
hagé,
fagée,
Collègues / Travail
portrait,
... pas la gêner, mais je vous assure que j’étais très fier de sortir avec elle.— Ouh là là ! Mais tu nous l’as transformée, notre Colette…— En plus, si je ne la connaissais pas aussi bien, je jurerais qu’elle essaie de me draguer…— Ha ha ha ha ! Allons, un peu de sérieux ! Allez, il est temps d’aller te coucher. Demain il ne faut pas t’endormir pendant les conférences… Bonsoir Laurent, fais de beaux rêves.— Bonsoir Benoît, bonsoir Édith. À demain soir. – oooOOooo – – oooOOooo – — Alors Laurent, qu’as-tu pensé de ce congrès ?— Bah… quelques conférences intéressantes, une bonne ambiance, mais ce n’est pas ça qui m’a le plus frappé.— … ? Coup d’œil entendu de Laurent vers Colette : — Non, c’est toi… Je ne te reconnaissais pas. La Colette grise, rigide, un peu coincée s’est transformée en une belle femme élégante, souriante, et à l’aise avec tout le monde. S’il y avait eu élection de la reine du congrès, tu aurais été désignée à l’unanimité (moins deux ou trois voix de femmes, peut-être…). C’est difficile à concevoir.— Moi-même, j’ai du mal à comprendre… Je crois que tu y es pour beaucoup.— Moi ? Mais j’ai rien fait et…— Non, t’as rien fait ! (Mon Dieu !) Quand tu es arrivé dans l’entreprise, je t’ai haï ; de quel droit venais-tu t’immiscer dans MES affaires ? Tu es resté dans ton coin, discret, compétent, toujours de bonne humeur. Que veux-tu, je n’allais pas te faire la gueulead æternam… Le fameux transport en Russie a concrétisé le changement : tu m’as appelé « Colette » et, ...
... pour la première fois, je t’ai appelé « Laurent ». Tu te souviens ?— Eh oui, bien sûr. Même Benoît s’en est rendu compte !— Depuis, je t’ai observé, surtout dans tes rapports avec les femmes : toujours aimable, jamais grossier ni entreprenant. J’ai alors essayé d’attirer ton attention, j’avais envie que tu me remarques. J’ai changé de coiffure, je me suis maquillée, j’ai porté de la couleur… Mais rien n’y a fait, tu restais toujours le même : gentil mais indifférent. Même mardi soir, quand j’ai porté ma robe pour la première fois, tu n’as rien vu, rien remarqué.— Mais…— Attends, laisse-moi finir ! Mercredi, quand j’ai vu la réaction des autres hommes, je me suis sentie tout à coup une autre femme. Ce n’est pas moi qui étais nulle, c’est toi qui étais aveugle ! C’était la révélation. Depuis, j’ai appris à jouir du regard des hommes et à en jouer ; c’est jubilatoire.— Attends, tu ne vas pas me dire que c’est maintenant que tu découvres tes pouvoirs de femme ?— Moque-toi de moi ! Mais si… Jamais je n’avais imaginé qu’une petite robe et qu’un peu de peinture pouvaient avoir un tel effet.— N’exagère pas non plus… C’est parce qu’il y a en dessous un corps remarquable et un esprit éminent que tu as fait tant d’effet !— C’est maintenant que tu le remarques ?— Oh non, je m’en suis aperçu dès le début…— Pourquoi n’as-tu rien dit ?— Je ne voulais pas te gêner. Je ne voulais pas entraver une évolution qui me paraissait aller dans le bon sens par des remarques de macho qui auraient pu te ...