Mademoiselle Colette
Datte: 10/08/2017,
Catégories:
fh,
hagé,
fagée,
Collègues / Travail
portrait,
... bloquer…— Mais tu n’as rien compris : c’est pour toi, et uniquement pour toi que j’ai fait tout ça ! – oooOOooo – – oooOOooo – Me voici devant sa porte. Mon Dieu, comme ces neuf jours ont pu me paraître longs ! J’ai le cœur qui cogne, les jambes qui flageolent et les mains qui tremblent.« Allez, Colette, c’est ton premier rendez-vous amoureux. Ne pense plus à tes 53 ans, vas-y ! ». Je frappe. Laurent est là, tout sourire, décontracté, en tee-shirt blanc et bermuda gris. Il me pose une bise fraternelle sur la joue.« Y a pas, il va falloir que je prenne les choses en main si je veux que ça avance… » Il me fait entrer et je découvre son appartement. Situé au septième et dernier étage de l’immeuble, il bénéficie d’une immense terrasse qui prolonge la salle de séjour où nous pénétrons. Une appétissante odeur provient du coin cuisine, séparé de la pièce par un large bar. Deux grandes baies vitrées permettent d’accéder à la terrasse où des arbustes délimitent un petit coin discret, romantique, à l’abri des regards. Dans cet espace, une table est dressée, digne d’un restaurant trois étoiles. Un grand store maintient une agréable pénombre, et une fontaine jaillissante doit entretenir une fraîcheur sympathique en cette chaude journée. Nous nous arrêtons en chemin, dans le coin salon. Je donne alors à Laurent le paquet de truffes au chocolat que j’avais acheté pour ne pas arriver les mains vides. Il l’ouvre comme un gamin : — Ummh, j’adore ! Tu ne pouvais pas mieux tomber. Mais ...
... assieds-toi, nous allons boire quelque chose avant de nous mettre à table. De toute façon, ce n’est pas encore tout à fait prêt. Que dirais-tu de quelques gorgées de champagne ?— Tu sais que je ne bois pratiquement pas d’alcool ; mais pour cette fois, je vais faire une exception. Il ouvre alors la demi-bouteille de champagne qui refroidissait dans un seau à glace, sert deux flûtes et me présente la mienne. Nous trinquons. J’arrive à capter son regard quelques instants et j’essaie d’y faire passer toute l’envie que j’ai de lui. Ses yeux se mettent à pétiller : je crois que j’ai gagné la première manche. Nous bavardons ; il me parle de lui, de son amour pour le chocolat, pour les fleurs, et surtout pour la cuisine. Après quelques minutes, il se lève : — Excuse-moi, je vais te laisser seule un petit instant : le caneton m’appelle… Ensuite, nous pourrons passer à table. Et il s’en va dans le coin cuisine. Au passage, il attrape un tablier qu’il enroule autour de lui. Il est mignon ; un vrai chef ! Pendant qu’il s’affaire aux fourneaux, je me dis que c’est le moment. Je m’approche de lui, me colle dans son dos et l’entoure de mes bras. Je vais pouvoir lui parler sans qu’il puisse me regarder et voir la rougeur qui envahit mes joues. Mon cœur cogne encore pire que tout à l’heure ; il doit certainement le sentir. Je prononce alors le petit discours que j’ai préparé et que je répète depuis des jours : — Il faut que je te dise, Laurent, que je ne suis pas venue seulement pour déguster ce que ...